À la tête de son équipe atypique, l’inspecteur Gregson a neutralisé Carfax, un des deux évadés. L’horreur n’est cependant pas terminée, car Renfield court toujours. Il conserve un temps d’avance sur les forces de l’ordre et la pègre, liguées pour l’occasion. Pour le trouver, il va falloir comprendre cet esprit dément et s'abîmer dans la noirceur de son enfance.
Dans ce diptyque, Dobbs abandonne un des éléments fondamentaux de la collection 1800, à savoir le fantastique. Il propose un thriller relativement glauque axé sur « l’étude » du comportement des tueurs en série. Dans ce second tome, le lecteur est plongé dans la traque du psychopathe, en alternance avec des séquences qui éclairent le passé du monstre et permettent de découvrir l’origine de son traumatisme. Le récit est toujours aussi vif, tendu et acéré. Bien sûr, ce type d’enquête pourrait se situer à n’importe quelle période, mais le contexte victorien est bien rendu et l’auteur continue d’utiliser des protagonistes réels ou fictifs de l’époque. Ainsi, le tueur a été soigné par le Dr Treves, chirurgien qui s’occupa de l’étude de Joseph Merrick, « l’homme éléphant », qui fait ici une courte apparition. De même, Renfield, l’aliéné, est un personnage tiré du roman Dracula de Bram Stoker, écrivain qui apparaissait au début du premier album et qui est présent à la clôture de l’histoire pour tisser habilement un lien entre la présente affaire et son futur vampire.
La partition de Stéphane Perger participe pleinement au ressenti des ambiances. Avec une colorisation en couleur directe réalisée à l’aquarelle, il joue sur les atmosphères. Son travail sur les ombres et lumières offre beaucoup de profondeur et accentue les expressions des visages. Le découpage des planches, au cadrage varié et parfois déstructuré, donne du rythme aux actions.
Grâce à une parfaite complémentarité du scénario et du dessin, cette aventure au climat névrotique devrait séduire les amateurs de polars haletants et gorgés d’adrénaline.
Une deuxième partie dans la parfaite lignée de la première. Le dessin de Perger colle parfaitement à l'ambiance de ce polar gothique et le jeu des couleurs est remarquable. Scénaristiquement également on est dans le même type de récit. Seulement, les deux épisodes n'ont que très peu de liens entre eux, hormis l'équipe d'enquêteurs.
Un diptyque à l'ambiance réussie qui vaut la peine d'être lu.
Cet avis vaut pour les deux tomes de Scotland Yard.
Avec ce diptyque, nous suivons une enquête mettant en scène l’inspecteur Gregson (de Scotland Yard donc) à la poursuite de deux tueurs en série sadiques dans le Londres de Jack l’Eventreur. Dans son périple, il sera épaulé du Dr. Seward, d’un gamin de rue et de Faustine Clerval, personnage féminin que l’on retrouve également dans le diptyque ‘Mister Hyde vs Frankenstein’.
Les auteurs (Dobbs et Perger) rendent une très bonne copie avec cette histoire sombre, sordide et empreinte de références avec l’apparition de personnalités ayant existé (Bram Stoker, Elephant Man) ou célèbres dans la littérature grand public (Lestadre, le commissaire Fix, le Colonel Moran). Il est dommage que certains de ces invités prestigieux ne soient pas plus mis en avant quand ils ne sont pas purement figuratifs.
Le duo Gregson/Seward m’a fait légèrement fait penser au duo Holmes/Watson par instant même si Faustine leur vole la vedette par sa présence et les mystères l’entourant. J’ai d’ailleurs trouvé dommage qu’elle ne soit pas plus développée, de même que l’histoire aurait pu bénéficier de davantage d’approfondissements et de rebondissements.
Le trait est bon et mené de main de maître par Perger : certaines cases sont magnifiées par le choix des cadrages et l’emploi du clair/obscur, enfin les aquarelles sont sublimes pour un rendu mettant en exergue le côté glauque et instaurant une ambiance noire et malsaine. J’ai particulièrement apprécié les pages 19/20 du tome 2, où les cases se déforment et se déchirent entrant en adéquation avec le fond de l’histoire.
Une très bonne enquête policière, par moment trop précipitée, mais efficacement bien menée et à l’ambiance oppressante.
Comme pour le tome 1, ce "scotland yard" vaut surtout pour le travail de Perger. Ces aquarelles sont magnifiques et le cadrage très intéressant. L'histoire aurait mérité d'être approfondie, repartie sur 2 volumes. L'enquête est vite expédiée avec des invités, elephant man et Stoker qui n'apportent rien tant peu exploités... dommage.