L'atelier Mastodonte : « Alfred, Bianco, Neel, Pedrosa, Tebo, Trondheim et Yoann (plus une longue liste de guest stars) se partagent un local pour faire des petits mickeys entre deux déconnades de bon aloi. »
En 1992, deux ans après la création de L'Association, Lewis Trondheim s'installe dans l'atelier Nawak en compagnie de Jean-Christophe Menu, Jean-Pierre Duffour, Emile Bravo, Christophe Blain, David B. et quelques autres. L'excellent Approximativement (éditions Cornélius) témoigne de cet épisode de la carrière du créateur de Lapinot. Vingt ans plus tard, rebelote, il cristallise autour de lui une nouvelle génération d'auteurs et fonde l'atelier Mastodonte, reste à savoir si cet adjectif se rapporte à son aura de gigantesque mammifère fossile ou simplement aux nombreux visiteurs qui se croisent dans ce haut lieu du gribouillage narratif séquentiel. La comparaison entre les deux époques est tentante, même si les tenants et les aboutissants ont quelque peu changé avec le temps. Exit les pionniers de la « nouvelle bande dessinée » et les expérimentateurs marchant sur les pas de l'OuLiPo, à la place, des artistes aux carrières plus que lancées tous publiés chez les plus grands éditeurs. Heureusement pour le lecteur, ils partagent tous la même flamme, celle de la BD et de la bonne humeur tendance potache.
Pré-publié dans le Journal de Spirou, L'atelier Mastodonte est construit sur le principe du cadavre exquis : chaque illustrateur prend la suite du précédent et ajoute sa contribution à l'histoire. Anecdotes diverses, gags, vannes bien senties, petites piques sur le métier et observations acides sur la faune des festivals (spécialement Angoulême) nourrissent l'album. Le résultat est amusant, hilarant parfois, mais un peu trop inégal et forcé par moments. Pour les dessinateurs, il s'agit d'un projet secondaire, d'un petit plan rigolo à côté du « vrai » boulot. D'ailleurs, une fois passée la nouveauté de celui-ci, une petite baisse de régime dans le dernier tiers de l'ouvrage est perceptible, le ton passe au scatologique et à la répétition. La réalisation globale est néanmoins agréable, même si, comme c'est généralement le cas avec les livres collectifs, la combinaison des talents reste en deçà de la somme individuelle de chacun d'eux.
Opus bourré de références et d'humour, L'atelier Mastodonte réjouira les bédéphiles avides de potins à propos de leurs stars préférées.
C'est un album dessiné par de très bon auteur (trondheim, bianco, pedrosa) plein d'humour, cependant j'ai beaucoup de mal avec Tebo.
Avis plus complet
http://emptyink.canalblog.com/archives/2013/06/25/27507044.html