2018. Plus que jamais les Balkans sont une poudrière prête à embraser le monde. Dans un pays en dérive, les sociétés militaires privées poussent comme des champignons pour le bonheur des seigneurs de guerre locaux. Mais, sur l’échiquier mondial, ils ne sont que des pions. Les événements à venir vont se charger de le leur rappeler.
Cette nouvelle série se donne les moyens de réussir et fait figure d’œuvre collégiale avec pas moins d'un scénariste, de quatre dessinateurs et d'un studio pour la couleur, sans parler d’une approche design, d’un superviseur, d’un documentaliste et d’un préposé au découpage !
Le récit de Guillaume Dorison s’inspire fortement des conflits récents et projette ses acteurs dans un futur proche. L’ensemble s’avérerait presque plausible pour peu que soit fait abstraction des fameux Méka(s) et autres engins de combat qui, anachroniquement, font preuve d’une technologie des plus futuristes dans un contexte étrangement actuel. De même pour l’analyse politique - fort improbable - des rapports mondiaux dont la vraie singularité est de faire passer les enfants de l'Oncle Sam pour des bads guys ! Toutefois, il convient de souligner le souci documentaire du scénario qui permet de créer un univers sonnant vrai, tout comme l’organisation des séquences qui sait donner son rythme au récit et de la consistance aux flashbacks.
En creux, le parti graphique peut surprendre. Tout d’abord, il y a les décors produits par Pascal Haillot, totalement vides de protagonistes, ces derniers étant l’apanage de Jean-Baptiste Hostache, Benoit Dellac et Didier Poli. Sur ce point, le travail à huit mains montre rapidement ses limites et perturbe, voire pénalise, la cohérence et la fluidité des deux albums.
Géré tel un blockbuster hollywoodien, ce premier cycle des Seigneurs de guerre fait dans le visuellement efficace... Est-ce suffisant pour convaincre ?
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