Dans la troupe, il n'y a pas de jambe de bois ! Y a des nouilles mais ça ne se voit pas …
Comme tous les étés, la troupe 142 campe au bord du Lac Shadow. Feux de camps, nœuds marins et épreuves diverses sont au programme. Reste à savoir si, en 1995, les préceptes scouts sont encore d'actualité. Entre adolescents rebelles et moniteurs, la guerre est déclarée.
Nés à peu près à la même époque, le scoutisme et la bande dessinée partagent, de Totor à la Patrouille des Libellules en passant par celle des Castors, une longue histoire commune. Mike Dawson (Freddie et moi) apporte sa pierre à l'édifice avec Troupe 142. Lui-même ancien membre de l'organisation créée par Baden Powell, il propose un portrait de groupe sans concession : des chefs traditionalistes complètement déconnectés de la réalité d'aujourd'hui, des jeunes en plein refus d'autorité et un père de famille passablement perdu. Tout le monde en prend pour son grade. L'auteur « balance » sur le papier des années d'observations et de frustration. L'intention est sûrement sincère, mais le résultat n'est, malheureusement, pas particulièrement séduisant. La succession continue de crises plus ou moins violentes ne laisse que peu de répit au lecteur. De la même manière, aucun protagoniste ne sort du lot, chacun étant montré sous sa pire facette. Cette unicité dans le ton en devient même presque agaçante sur la longueur de l'album.
Graphiquement, le style de Dawson s'est simplifié par rapport à son ouvrage précédent. Moins de noirceur dans le trait et des faciès plus francs permettent un rendu clair et très lisible. Par contre, l'utilisation un peu maladroite de zones grisées pour donner du volume aux cases se fait plus que remarquer. Heureusement, la mise en page imaginative, d'une très bonne tenue technique, fait quelque peu oublier ces petits défauts.
Si la Troupe 142 obtient le badge de la franchise, son effort n'est pas tout à fait suffisant pour décrocher celui de la séduction. À réserver aux amateurs du genre.
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