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a Fondation pour l'étude des systèmes complexes et dynamiques accueille une poignée de chercheurs et leur permet de poursuivre leurs études dans des conditions exceptionnelles. Un cadre bucolique, des bâtiments flambant neufs, des crédits illimités et une liberté totale. Trop beau pour être vrai ? Ne vous inquiétez pas, c'est pour le progrès.
Bâti sous la forme d'un thriller angoissant en vase clos, Le chercheur fantôme est aussi une allégorie de la recherche fondamentale. La curiosité humaine n'a pas de limite : de la science la plus dure aux études philologiques les plus absconses, celle-ci n'a cessé, au fil des siècles, de faire progresser l'humanité. En même temps et malgré son importance vitale – pensez médecine – ou plus triviale – la dernière « app » de votre tablette numérique -, elle reste passablement obscure aux yeux du grand public. Robin Cousin rend hommage, à sa façon, à ces hommes et femmes qui dédient leur vie à cette quête sans fin.
Mélangeant un fond des plus sérieux à une intrigue à la limite des X Files, le scénariste passionne le lecteur et réussit, sans en avoir l'air, à introduire une multitude de notions pointues, comme l'énigmatique théorème P=NP (pour les intéressés, le Clay Mathematic Institute versera un million de dollars à celui qui le résoudra), ou surprenantes, telle l'influence de la géométrie des bourgeons sur la forme des feuilles. Même si certaines explications sont de haute volée, l'album ne se résume heureusement pas à un traité hermétique : Cousin raconte une vraie histoire ancrée dans le concret et remplie d'humour. Ainsi, les personnages, particulièrement bien construits, offrent un reflet très réaliste du sort des théoriciens de nos universités. Louise, par exemple, une linguiste qui a vu ses recherches rendues obsolètes par Google, rend compte des pressions de la société marchande sur le monde académique.
Les dessins malicieux, quasiment naïfs par moments, habillent très adéquatement cet astucieux scénario. Le style tout en rondeur constitue même un parfait contrepoids à la rigueur des propos savants. La mise en scène est également des plus abouties : le dessinateur réussit à donner beaucoup de profondeur à ses scènes et fait presque oublier le découpage « moule à gaufres » des planches. Le résultat est d'une grande lisibilité, élégant, malgré le rendu enfantin.
Lecture exigeante et divertissante, Le chercheur fantôme est une réussite. Indispensable pour tous les rats de laboratoire bédéphiles.
Un projet mystérieux concentre des chercheurs de haut niveau dans un centre fermé pour étudier l'évolution de cette micro-société du désordre apparent vers un ordre tout aussi apparent et vers le chaos, forme ultime d'organisation.
Cet album est un vrai OVNI dans le monde de la BD. On pourrait le comparer, toute proportion gardée, évidemment, à un roman d'Asimov de la grande époque de la SF d'anticipation.
Le récit est fouillé et bien documenté, et servi par un dessin simple mais net, précis et agréable. Les personnages que l'on suit ne sont ni des héros, ni des anti-héros. Ils sont là, présents comme les autres.
Une vraie bonne découverte pour moi. Un livre à relire car, sous un aspect scénaristique relativement simple, se cache une intrigue complexe.
Un histoire fantastique pleine de mystères, on est tenu du début à la fin. Des personnages auquels on s'attache par leur humanité.
Les décors sont simples mais très efficaces pour faire passer l'atmosphère qui règne dans le centre de recherche.