"Moi maintenant, je choisis le mec pour le fric […] Tu gicles la femme, tu prends la place, t'as gagné vingt ans de ta vie. Ce que de toutes façons t'auras à quarante, tu l'as à vingt, bonnard !"
Anna, blonde délurée, vient de se faire mettre à la porte suite à un flagrant délit d'infidélité. Après avoir admiré le 160m² à Paris intra-muro, où sa copine Calista fait du baby-sitting en plus de ses heures à MacDo pour payer ses études, elle dessine ce magnifique plan de carrière en prenant pour cible le propriétaire du dit appartement. Les deux filles décident de se lancer un défi, être la première à mettre le grappin sur le quadragénaire pour se sortir de la précarité. Calculatrice et sans tabou, Anna semble prendre de l'avance... Mais il faut se méfier des faux semblants, une autre prédatrice inattendue œuvre en coulisses contre leur projet.
Reprise du diptyque Le sourire de la babysitter stoppé au tome 1, Une petite tentation est une seconde vie offerte au récit. Redécoupée, allongée de quatre-vingt-douze pages, cette nouvelle version soumet une histoire cohérente, rondement menée, pleine de rebondissements et de surprises. À l'instar de Une nuit à Rome du même scénariste, ce pavé de cent soixante planches explore avec cynisme les relations amoureuses en milieu urbain, avec le portrait désabusé d'une jeunesse en galère, qui joue aux liaisons dangereuses sans en avoir la maturité. Les dialogues percutent et sont sans concession, décrivant les mécanismes froids de la manipulation amoureuse, une sorte de Manuel pour salopes assumées. Mais attention, le scénario ne va pas là où le lecteur s'y attendrait. Jim se joue des non-dits et des apparences pour concocter un ironique retournement de situation. Le trait de Grelin, semblable à celui de Jim illustre avec charme cette histoire faussement girly.
Une petite tentation se lit d'un trait, avec un sourire en coin et l'indignation contenue envers cette collection de garces. Efficace, frais et jouissif, sans être révolutionnaire, c'est une lecture très plaisante.
Cet album à tout pour plaire, un graphisme moderne, de belles couleur et une intrigue audacieuse et malicieuse. On commence la lecture en ayant juste en tête l'idée de départ, ce fantasme un peu éhonté, puis on s'attache aux personnages, à leurs psychologie, leurs motivations. Le livre est un sacré pavé mais la lecture est agréablement fluide, dynamique et aérée. Quelques moments coquins rythment le récit jusqu'a cette conclusion un chouilla trop rapide mais sympathique.
Niveau graphisme, Grelin est une valeur sûre, rien à redire sur les découpages et la composition des planches, c'est bien pensé et tout est fait pour rendre la lecture confortable.
J'avais déjà bien aimé Le Sourire de la babysitter. Voilà une reprise de ce même récit assez salutaire. En effet, le résultat final me plaît et m'a davantage convaincu. On ne lâche à aucun moment cette lecture assez fluide.
Il est vrai que ces deux filles sont de véritables garces dont il faudra se méfier. Cependant, j'ai bien aimé le final où l'on voit que les chemins parfois se séparent. La conclusion m'a rappelé de mauvais souvenirs avec l'amitié. Qui cesse d'être un ami ne l'a jamais été disait le proverbe. Je pense plutôt qu'il faut le voir comme l'auteur, c'est à dire comme une étape de sa vie qui nous permet d'acquérir de la maturité.
Il est vrai que cela se concentre sur le plaisir et sur le désir avec la tentation. On peut avoir une autre lecture sur le plan des relations amicales dans une compétition finalement assez malsaine. Bref, sous un aspect assez léger, il y a une profonde réflexion. La fin de ce récit ne sera pas si immorale que cela !
Comédie sentimentale dont le scénario est signé Jim. Je l’ai lue il y a quelques années et je l’avais trouvée un peu superficielle. Ce n’est plus le cas. On est en plein sur le terrain que maîtrise Jim. Même si cette histoire mets en scène 2 jeunes filles aux ambitions un peu folles, l’histoire est consistante, bien découpée et suit un bon rythme. La fin est un peu directe mais cohérente avec l’histoire.
Le dessin de Grelin est très frais. Son trait est simple et efficace. Les couleurs amènent de la chaleur.
Bonne lecture.
Un très bon moment à travers cette tranche de vie, dans laquelle le monde adolescent rencontre le monde adulte.
Les personnages sont bien construits, le scénario fluide, le dessin sympa, un brin d'érotisme, bref, on suit avec beaucoup de plaisir les frasques de Calista et Anna...
beaux dessins et scénario sympa mais classique. Je n'ai pas vraiment aimé même si je l'ai lu entièrement, probablement parce que je préfère les récits "idéalistes" qui ne montrent pas le mauvais côté des personnes. Malgré la fin qui sonne comme une morale, qui me va, l'histoire pourrais donner de mauvaises idées aux plus jeunes...
ce n'est que mon avis...
Bon moment passé avec cet album, & c'est bien là le principal.
Quelques sentiments mitigés, cependant, à la fin de cette lecture.
- Jim, au scénario, nous délivre une de ces histoires où le lecteur ne lâche pas prise & où ce dernier la lira certainement d'une seule traite.
Même si le dénouement n'est pas surprenant (en tout cas je m'y attendais sauf pour Inès qui s'en sort très bien au vu des ses "frasques" bien dissimulées).
Jim est très habile avec l'évolution de ses personnages & sont tous essentiels (jusqu'à l'apparition d'un soir des potes de Jean : cette scène et leur comportement sont très importants pour ce qui sera le clou du spectacle...)
Une histoire aussi haletante se devait d'être conjugué d'un dessin dynamique & c'est en partie réussi par Grelin... Mais c'est là que ça "pêche" un peu pour moi...
- La découpe des cases, les couleurs souvent vives & ce trait dynamique favorisent cette HGV (Histoire à Grande Vitesse ! :))
Pourtant j'ai été parfois gêné par ce rendu graphique, mix de Cartoon, Disney, Manga. Les visages ne me paraissent pas assez détaillés, les expressions faciales sont souvent peu fournies (sauf peut-être pour Jean). Il m'est ainsi arrivé de confondre les personnages : je pense notamment à la scène à St Georges de Didonne où une demoiselle aperçoit l' homme faisant son malaise : j'étais persuadé que la jeune fille était Callista...
C'est vraiment ce crayonné des différents protagonistes qui m'a un peu frustré car au niveau des couleurs, elles sont top et j'ai aussi bien aimé le fait qu'il n y est pas trop d'éléments de décor, cela aide à se focaliser sur l'essentiel, à savoir la psychologie d'Anna, Callista, Jean & consorts.
Juste histoire de faire celui qui titille ;) ;) : à la page 137, Jean est allongé sur le lit sans le pull rouge d'Anna. Page suivante, le pull est de retour sur son front... ! :p ).
Au final, cela reste un bon album que je conseillerai, notamment à ceux qui (comme moi) ont connu de mauvaises expériences avec les blondes : ça va pas arranger leurs préjugés !!! :) :) :)
Merci messieurs pour cette sympathique BD !
Un scénario complet avec quelques rebondissements, un dessin très agréable porté par des couleurs chaleureuses, bref j'ai été séduit. Un très bon One shoot.
C'est vrai qu'on finit par s’attacher à ces deux (ou trois) "garces" mais le scénario reste, pour moi, moins intéressant que celui de "L'invitation" dans lequel j'ai découvert Jim.
J'ai apprécié le scénario, le dessin et donc passé un bon moment avec ce One Shoot après avoir découvert Jim au travers d'Une Nuit à Rome.
Histoire manquant de succès en premier essai et puis retravaillée et ressortie chez Delcourt (au lieu de solzeil) dans le même format que "l'Invitation" du même Jim.
Racontant les affres de deux gamines arrivistes, prêt à tout pour gagner deux décénies de labeur, en détruisant un couple (pas si solide que cela), on nous promet beaucoup de turpitudes autour du culcul, et pour finir, on en a, mais comme on s'y attend. Au final, ces deux petites salopes assez vulgaires se déchainent sur un mari qui essaie d'être sage, pour un résultat où quasi tout le monde perd, surtout les plus sympas.
Si l'histoire est du Jim tout craché (une fable moderne dans notre sovciété hyper-sexualisée), le dessin est assez inégal (surtout certains personnages secondaires masculins qui me semblent bâclés) et une mise en couleur parfois discutable (certaines pages manquent de lisibilité, tandis que d'autres sont lumineuses à souhait). Bref, si le sauvetage de la baby-sitter est une opération réussie, la vicioseté des ces encore-gamines nous met mal à l'aise. Vous ne verrez plus jamais les étrangers dans l'intimité de votre couple de la même manière.
Bien qu'agréable à lire, n est quand même assez loin des inoubliables (du moins pour cette dernière décénie) Petites Eclipses ou Nuit à Rome. j'ai hésité, mais pour finir, j'ai arrondi à l'unité supérieure, plus par respect pour Jim, que pour son dessinateur.
PS: je préférais les brunes aux blondes.... et bien me voilà conforté dans mon choix.
Ça fait du bien de temps en temps une petite histoire dévergondée pas prise de tête qui se laisse lire délicieusement grâce à des dessins frais et acidulés avec juste ce qu'il faut d'érotisme pour pimenter le tout.
Les petits rebondissement maintiennent l'attention et la fin est finalement pas si immorale que ça !
Certes ce n'est pas l'album de l'année mais ne boudons pas notre plaisir.
Paru initialement sous le titre du "Sourire de la baby-sitter" chez Soleil il y a trois ans - avec seulement 2500 éditions vendues-, la première partie de ce récit a entièrement été refondue et nous retrouvons , cette fois çi, sous le label de Vent d'Ouest, le récit complet sous un format assez original et surprenant avec cette fois 148 pages d'une histoire complète.
Avec ce nouveau découpage et un nouveau rythme, les auteurs espèrent trouver une nouveau public.
Pari réussi, car si j'étais passé à côté de la précédente édition à l'époque (j'achète de moins en moins de série-même courte-et je privilégie les one shot), cette histoire m'a tout de suite séduit.
Depuis quelques années, je suis de près les bd signées Jim ("petites éclipses" et surtout "Une nuit à Rome" figurent dans mon Panthéon des bd inoubliables) et avec cet album , Jim nous offre une histoire amusante, originale et surtout rafraichissante.
J'ai littéralement dévoré les aventures de Calista et d'Anna qui se lancent un défi de taille: celui de virer la femme de Jean, chez qui Calista fait du babby-sitting , pour s'emparer de l'appartement de 160 m2, accessoirement du mari, et de la belle vie attenante....
Avec ce scénario certes classique, on pourrait s'attendre à une bd classique mais Jim sait doser les surprises, et elles ne sont pas les moindres dans ce récit., je ne vous en dit pas plus.
Sur un dessin assez proche de l'univers de manga, pour lequel je ne suis pourtant pas porté, cette bd se lit avec grand plaisir et se dévore avec délice.
Que demander de mieux?
Pari réussi, donc, pour les auteurs.