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ne nuit de 1255, deux silhouettes pénètrent dans la cathédrale du Puy et s’approchent de l’autel où trône la Vierge noire. Là, Gaudry dissimule dans la statuette des documents révélant l’emplacement de richesses ramenées d’Égypte après la septième croisade. Soudain agressé par son compagnon, il lui résiste et le tue involontairement avant de disparaître. Deux décennies plus tard, l’abbé du couvent d’Aubrac est mortellement blessé par un ancien croisé à la recherche d’indices menant au trésor. Avant de succomber, il confie au fils de Gaudry, Amaury, la tâche de retrouver les membres de la confrérie d’Isis, détenteurs d’éléments menant à la cachette tant convoitée. Accompagné de frère Étienne, le jeune homme entreprend un voyage semé d’embûches, en ignorant que de nombreuses ombres le suivent la trace.
« 4 voies, 4 destins, 1 seul chemin ». Cette phrase d’accroche résume la nouvelle série-concept publiée par les éditions Glénat en collaboration avec les éditions du Patrimoine et l’association de coopération interrégionale Les Chemins de Compostelle. À travers une tétralogie aux tomes indépendants les uns des autres, Campus stellae prévoit d’entraîner le lecteur sur les quatre grandes routes traditionnelles du pèlerinage menant à Saint-Jacques de Compostelle.
Le premier volet emprunte une partie de la via Podiensis, partant du Puy-en-Velay et allant jusqu’à Moissac, en passant par Conques, Figeac et Rocamadour. Cet itinéraire permet évidemment de découvrir quelques étapes du fameux pèlerinage, mais il sert surtout de support et de toile de fond à la quête d’Amaury. Si Pierre-Roland Saint-Dizier maîtrise son sujet, bien documenté par ailleurs, l’intrigue policière qu’il met en place manque de souffle. Sans grande surprise, elle peine à tenir en haleine, d’abord en raison du schéma répétitif choisi pour la développer, ensuite à cause du peu de charisme des personnages. Au dessin, Andrea Mutti rend une copie honorable, qui se démarque essentiellement par le soin apporté aux décors - à l'architecture en particulier. En revanche, la colorisation de Paolo Francescutto qui l'accompagne est un peu terne et semble accentuer la fadeur de protagonistes déjà assez peu convaincants.
Un début mitigé pour Campus stellae, bien que la lecture n'en soit pas totalement désagréable.
Lorsque que je regardais jadis le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut, au lieu et place d'actualité de ce qui se passait dans le monde, nous avions droit à une série de rubrique où cela sentait bon la France d'autrefois entre ses traditions et sa gastronomie. Il n'y avait pas un seul qui ne traitait pas du chemin de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Bref, c'était toujours le point commun.
Cette bd réalisée par les éditions du patrimoine avec l'association des chemins de Compostelle a pour objectif de nous faire découvrir ce mythique chemin qui démarre en l'occurrence à Le Puy en Velay dans le massif central. C'est curieux car nos récits indépendants démarre tous lors de l'époque des croisades alors qu'officiellement cela sera un lieu de pèlerinage qu'après 1492 avec la prise de Grenade. Mais bon, passons !
Cela manque singulièrement de rythme avec d'incessants bavardages qui ralentissent le récit. Le dessin manque également de dynamisme bien qu'il soit tout à fait correct. Certaines planches sont de toute beauté comme les richesses de l'Eglise. Nous avons droit à une enquête policière sur fond historique. Il est seulement dommage que l'intrigue ne soit guère originale. Bref, pas de surprise et des personnages charismatiques comme des huîtres.
Saint Dizier fait preuve d'un travail d'historien et cela est forcement un atout mais le scénario n'est pas captivant. Je suis légèrement déçu du dessin de Mutti qui m'avait davantage convaincu dans "le syndrome de Cain" . En bref un moment agréable tout de même sans être enthousiasmant. Je vais suivre la série et donner ma critique du tome II