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'auteur, blockbuster, culte, série B ou Z, cette classification non officielle des films est complètement empirique et, surtout, fluctuante puisqu'une œuvre peut passer d'une catégorie à une autre suivant l'humeur d'un critique ou le bouche à oreille entre spectateurs. En bande dessinée, un tel classement n'existe pas vraiment, pourtant, en y regardant de plus près, une transposition est tout à fait possible.
La dynastie De Wilde, sixième tome de L'agence possède toutes les qualités – défauts diront les mauvaises langues – d'une série B : des personnages stéréotypés en diable, de l'action musclée, de l'exotisme et même quelques pointes d'humour (invariablement forcées malheureusement). Le scénario suit la formule classique de l'équipe qui doit lutter contre un méchant qui, malgré une intelligence supérieure, lequel finira par commettre une erreur et tout perdre. Jean-Claude Bartoll applique des formules déjà vues d'une manière très appliquée, sans oublier de faire des références à l'actualité (les paradis fiscaux dans le cas présent). Au final, peu ou pas de surprise, mais un album qui tient la route, à défaut de passionner.
Aux pinceaux, Frisco illustre ces aventures d'une manière réaliste de bon aloi. L'utilisation de l'outil informatique aidant, le résultat est des plus convaincants quoiqu'un peu en porte-à-faux par moments. En effet, l'intégration hésitante des protagonistes dans les décors se fait plus que remarquer à plusieurs reprises. Hormis ce bémol, le dessinateur propose un travail des plus honorables. La mise en scène dynamique et bien en place fait oublier le côté un peu figé des acteurs et arrive également à intégrer à la narration les nombreux récitatifs et autres dialogues à rallonge.
La dynastie De Wilde remplit sa part du contrat : un moment de détente sans chichis ni tralalas.
Une série sans beaucoup d’âme. On a du mal à s'attacher à ces personnages un peu superficiels. Pas vraiment indispensable.