A
près vingt-huit albums, Jean-Pierre Pécau va finalement mettre fin à l’existence de ceux qui se croyaient immortels. Après Opération Bojinka, Ground Zero, Les maîtres du jeu et enfin Apocalypto, l’odyssée des Archontes devrait trouver son terme.
Dans un monde où les sciences occultes règnent sur des univers parallèles, Histoire secrète parcourt le temps à travers le destin d’une fratrie manipulant le hasard. Initiée en 2005, cette saga est portée par la maîtrise des faits historiques, notamment contemporains, de son scénariste. Toutefois, dans La ville aux mille piliers, ce dernier semble délaisser quelque peu cette ligne quasi éditoriale et s’orienter vers un récit plus ésotérique qu’à l’accoutumée. Ainsi, malgré un rythme soutenu (l’action ricoche de séances vaudou en Haïti au sarcophage de Tchernobyl pour finir au cœur du labyrinthe de la cathédrale de Chartres), l’avenir d’Erlin doit désormais se jouer dans un ailleurs d’où il n’est même pas certain de revenir.
D’aucuns s’interrogent sur la longévité de la série en arguant une certaine lassitude. De telles remarques ne sont pas totalement infondées dans la mesure où il convient de reconnaître la tendance naturelle du scénario à évoluer au fil de l’eau, sans forcément prendre les devants de l’Histoire. De fait, l’épopée a progressivement acquis des airs de "telenovela" qui l’empêchent de devenir un grand titre. Mais comme Jean-Pierre Pécau est un auteur avisé, la fresque familiale devrait (enfin !) se terminer avec le trente-deuxième opus, permettant ainsi à Igor Kordey de pouvoir exercer son talent sur d’autres projets.
Après avoir façonné les siècles au gré de leurs envies, les Archontes sont proches de leur fin. Et puisqu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, un sixième opus d’Arcane Majeur serait en cours… Le titre ? Strange Days !
- Chronique du n° 1 : Genèse
- Chronique du n° 3 : Le Graal de Montségur
- Chronique du n° 4 : Les Clés de Saint Pierre
- Chronique du n° 7 : Notre-dame des Ténèbres
- Chronique du n° 26 : L'Amiral du diable
Série à bout de souffle. Nous sommes loin des dix premiers tomes. Les couleurs restent de belle facture.