A
lors que la menace allemande s'éloigne et que les ruines fument encore sur Papeete, l'heure des comptes a sonné. Le gouverneur, dont l'attitude face à l'ennemi est jugée un peu molle, est particulièrement visé par le commandant Destremeau. De plus, une autre affaire met l'île en émoi : après deux de ses amies, Tepairu est à son tour victime d'une agression violente. Non, le calme n'est pas encore revenu à Tahiti !
Un contexte géographique de rêve, un ancrage historique original et une brochette de personnages très bien pensés, le diptyque Papeete 1914 rassemble tous les éléments nécessaires pour un récit passionnant. Malheureusement, si la matière est bien là, Didier Quella-Guyot ne réussit pas vraiment à l'exploiter complètement. Le conflit, les crimes et la mystérieuse mission de Simon Combaud se côtoient, se croisent, mais sans jamais véritablement prendre sens ensemble. La narration saute constamment d'un sujet à l'autre de manière abrupte. Quelques pages de plus - voire un tome vu la richesse du propos - auraient sans doute permis au scénariste de traiter plus profondément et de façon plus fluide ses différents thèmes. L'album reste néanmoins plaisant à parcourir grâce à sa qualité d'écriture.
Graphiquement, l'approche très léchée de Sébastien Morice continue à séduire, même si une certaine tendance à la surenchère dans la construction des planches se fait remarquer. Cette démarche de jouer sur la disposition et la forme des cases n'est guère convaincante et, de plus, a tendance à masquer les bonnes idées de mise en scène choisies par le dessinateur. Dernier point positif, les couleurs, celles-ci plus mesurée que dans le tome un, accompagnent avec élégance le trait précis et détaillé de Morice.
Malgré quelques hésitations, Bleu horizon clôt Papeete 1914 de très belle manière. Quoi de plus dépaysant qu'une BD marquée par l'exotisme et la chaleur quand l'hiver pointe le bout de son nez ?
À lire sur le même sujet :
La chronique du premier tome de Papeete 1914, Rouge Tahiti.
Cet avis tient compte des deux tomes réunissant cette série :
Je commence par l'élément principal qui a finalisé mon envie de me procurer ce diptyque : les couvertures.
Aussi magnifiques, chaudes & colorées que peuvent l'être l'île de Tahiti (j'imagine, en tout cas...), associées au titre elles ne donnent qu'une envie : découvrir ce qu'elles représentent.
Justement, ce titre, Papeete, 1914, m'a de suite interpellé dans le sens où je n'avais aucune connaissance sur les conséquences de la 1ère Guerre concernant la Polynésie française.
Tout était donc là pour assouvir ma curiosité...
Mais je suis un peu partagé à la fin de cette lecture. Avec cette impression d'être un peu passé à côté. Je crois que je m'attendais un peu trop à une BD qui allait relater plus "en profondeur" de cet épiphénomène.
Car même s'il fallait "meubler" avec une intrigue policière (meurtre des vahinés), je n'ai pas accroché avec les personnages "fictifs" et aurais voulu en savoir + sur le parcours de Destremau, Morillot ou même avoir + de détails sur la fameuse canonnière Zélée...
Et ce, même si de riches documents explicatifs s'ajoutent à la fin de chaque tome.
Gros paradoxe également : autant j'ai trouvé la colorisation superbe et complètement adaptée à l'ambiance, autant je me suis mal imprégné des dessins (les vahinés mises à part).
Il n'empêche. Cette série est intéressante et se doit d'être lue. Même si elle peut nous laisser sur notre faim...
Excellent. Dessin très agréable et un scénario qui se tient. Et les pages historiques sont un plus. Je suis du même avis que les quatre précédents commentateurs.
Magnifique comme le 1er opus. Dommage que le scénario se termine de façon aussi tarabiscotée. A trop vouloir augmenter l'énigme en cachant des informations au lecteur, on finit par le perdre. Mais heureusement l'univers et les personnages dépeints relève ce petit défaut.