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oursuivi par une meute de loups et à la poursuite d’un salopard de la plus belle espèce, dans des décors vertigineux ou enivrés, Bouncer est de retour.
Alors qu’un drame se joue à l’Infierno Saloon, le fameux manchot est ailleurs, dans tous les sens du terme, en train de jouer au poker et de se saouler la gueule. Cela tant et si bien que c’est en brouette qu’il est amené sur les lieux du crime. Bien trop tard. Tenant à peine debout, il ne peut que constater les dégâts et s’effondrer. Pas longtemps. Le voilà en route sur les traces ensanglantées de celui qu’il s’est juré de ramener devant le tribunal de Barro-City, un sadique, complètement psychopathe, adepte du fouet pour régler ses comptes et soulager ses pulsions ; tout un programme ! Ça ne va pas être simple, d’autant que l’intéressé est le fils d’un homme à la sinistre réputation, directeur d’un pénitencier dont le fonctionnement semble le fruit pourri d’une gestion pour le moins atypique. Bouncer aura tout le temps de saisir les subtilités de ce petit coin de paradis perdu aux confins du désert quand il en franchira les portes.
Le scénario est mené de main de maître par Alexandro Jodorowsky. Du grand spectacle, violent, qui ne connait d’autre répit que le froid glacial des montagnes enneigées et la chaleur suffocante des déserts de sable. Il y a dans la dynamique qui régit cette série, notamment dans ce titre, To hell, quelque chose d’assez proche de celle qui anime le dernier 007, Skyfall. Les événements s’enchaînent sans vraiment laisser le temps au lecteur de s’arrêter sur la vraisemblance de qu’il voit, car là n’est pas la question, the show must go on ! Pour que la magie opère, le trait de François Boucq fait merveille. Aussi doué pour livrer d’incroyables séquences dans des espaces contraints où les cases se focalisent sur des trognes burinées que pour offrir des planches qui rendent hommage aux grandes étendues, il trouve en ces terres du western un terrain qui sied tout particulièrement à son dessin. Pour l’heure, Bouncer constitue certainement, avec le one-shot Bouche du diable, l’œuvre la plus marquante du dessinateur.
Si les ingrédients sont connus - d’infâmes crapules qu’un esprit sain ne saurait concevoir, quelques veuves et orphelins sur leur chemin et, pour mettre un peu d’ordre là-dedans, un justicier torturé par de vieux démons -, il n’en reste pas moins que les auteurs les maîtrisent à merveille depuis l’avènement de Bouncer. Après huit tomes, ils ont commis un sans-faute et proposent ni plus ni moins que le pendant franco-belge de Scalped ou encore Criminal. Ce n’est pas rien !
Poursuivi par une meute de loups et à la poursuite d’un salopard de la plus belle espèce, dans des décors vertigineux ou enivrés, Bouncer va se fourrer dans la gueule du loup. La suite au prochain épisode.
Cette série reçoit en général tellement d'avis favorables, voire dithyrambiques, qu'une exigence certaine existe au moment d'en entamer la lecture. On s'attend à évoluer dans le sublime, le légendaire, l'ineffable, le cosmique, le divin... et, après avoir parcouru quelques pages de ce diptyque, on se retrouve plongé dans de l'honnête ouvrage d'artisan, du "ouais, c'est pas mal mais on n'est pas loin du tout venant quand même". On se rend bien vite compte qu'on n'est pas dans l'exceptionnel et que l'emballement promis n'arrivera sans doute pas.
J'aime bien le dessin de Boucq mais je ne lui prête pas l'admiration que d'autres lui accordent. Je trouve son graphisme, avec sa propension à évoluer vers la caricature, bien plus à son aise dans une série comme Jérôme Moucherot. Son trait colle alors parfaitement à l'univers proposé. Ici on est parfois dans un entre-deux qui à mon goût dessert la série.
D'autre part, je n'ai jamais été tout à fait emballé par les mises en couleur que Boucq réalise sur ses albums, et même si ici il y a des choses vraiment réussies sur ce plan, à d'autres moments le dessin y perd en intensité avec une utilisation peu convaincante de la couleur à cause d'effets de matière ratés ou d'association de teintes desservant le trait. De ce point de vue, il y a une réelle perte graphique due au changement de coloriste par rapport aux albums précédents.
Et puis graphiquement, je trouve que le personnage principal manque singulièrement de charisme. Cela donne l'impression qu'au moment du casting on s'est fourvoyé en confiant le rôle à un type qui n'a pas du tout le physique de son personnage. Un peu comme si on avait confié à Jean Lefèvre le rôle interprété par Clint Eastwood dans "Le bon, la brute et le truand".
Quant au scénario, s'il se suit avec un certain plaisir, ce n'est toutefois pas avec enthousiasme et frénésie, loin s'en faut.
Bref, voilà deux albums qui se lisent aussi facilement qu'ils s'oublient. On est quand même loin du chef d'œuvre annoncé.
note: 2,5/5
4,3 comme note en moyenne pour 83 votes !!! J'en reste baba !
Le dessin de Boucq que je trouvais plutôt pas mal autrefois est carrément hideux maintenant. Là où il pèche le plus c'est envers les animaux. J’axais déjà constaté que le dessinateur n'était pas très fort pour dessiner des créatures autres qu'humaines.
Effectivement, dans cet album, que ce soit chien, loups, chevaux, ours ou serpents, rien n'est réussi.
Mais s'il n'y avait que ça...
Le scénario ne vole pas très haut, les dialogues sont affligeants, les poncifs sont légion, la psychologie des personnages est grotesque. On dirait une BD de gare comme on les appelait autrefois...
Vraiment je ne comprend pas un tel engouement pour un navet pareil !
J'ai été déçu par le tome 7 mais alors, là, on est reparti sur du grand Bouncer comme au début de la série. Scénario impeccable, sans coupure, haletant, génial et du grand Boucq au dessin, on retrouve un masque façon 'Bouche du diable'.
A lire de toute d'urgence...
C'est certainement un des meilleurs Bouncer que j'ai lu.
Avec ce dernier titre "To Hell", Jodorowsky nous offre un bon scénario (Car, j'ai toujours une certaine réticense avec les délires de l'ami Jodo - j'ai revendu mon exemplaire du Pape terrible ) avec un Bouncer en pleine forme.
En outre Boucq sait mettre en valeur les grands espaces, et les paysages et c'est un régal de lire cet opus.
Tout y est: les loups, le pénitencier dirigé par un drôle de couple, de mystérieux moines-soldats,(qui ne vont pas s'en rappeler d'autres moines dans d'autres bandes dessinées) un dégénéré, des duels, des filles ... bref je ne me suis pas ennuyé une seconde en lisant ce huitième tome qui nous propose en outre un final grandiose et sanglant.
C'est vraiment un très bon cru qui relance mon intérêt pour cette série.
le meilleur de la série, à lire absolument, je le recommande sans état d'âme. Et longue vie à cette série avec la nouvelle maison d'édition
Bien content qu'un nouveau tome d'un nouveau dyptique du Bouncer sorte.
Lecture rapide, efficace et sans temps morts, toujours un vraie régal de voir jusqu'ou Jodo peut aller dans ses "délire".
J'attendrais la suite avec hate.
9.5/10
Quelle série mais quelle série !!! Un chef d'oeuvre !
La série commence par les origines du héros, ce qui est plutôt rare.
Et elle se poursuit comme elle a commencée, sans concessions et violentes.
Un monde sans illlusions où tout finit toujours par être gaché !
Mais avec quel panach ! Jodo et Boucq nous régale !
Ce dernier tome est des plus réussit !
Le dessin de Boucq sur Bouncer pogresse encore et Jodo nous livre un scénario bien meilleur que celui du précédent cycle.
Merci pour ce décor hivernale, on l'attendait
Petit kwak sur la dernière case de la page 19
Mocho a pas la bonne patte d'amputée ;)