L
e jugement final est proche pour Cosimo Trebaldi. Au milieu d’une garde pontificale exsangue, abandonné par ses pairs, pourchassé par les siens, il est désormais seul. Ce drame ne laisse cependant pas indifférentes les huit autres familles de la capitale, notamment les Latal, qui voient enfin l’occasion de faire disparaître leur indéfectible ennemi. Quoiqu’il en soit, l’heure de vérité approche pour Armando Catalano, mais est-il prêt à en assumer l’héritage ?
Au grè des différents albums, le Scorpion gagne en maturité, sans pour autant abandonner totalement sa romanesque insouciance. D’aucuns regretteront la psychologie quelque peu stéréotypée des personnages, ou la minceur d’un scénario qui surfe sur les rebondissements et les duels. Pourquoi pas ! Toutefois, il convient de prendre cette série pour ce qu’elle est : un divertissement de qualité, à l’image de ces films de cape et d’épée tels ceux de Christian-Jaque avec Fanfan la Tulipe (1952) et l’inoubliable Gérard Philipe ou bien encore La Tulipe Noire (1962). À bien y regarder, les recettes sont ici les mêmes : quelques jolis minois au caractère aussi marqué que leur décolleté, une kyrielle de méchants cyniques et fourbes, une fine lame au physique avenant, un lourd secret familial, sans oublier un cadre à la hauteur de la situation. Dès lors, il suffit à Stephen Desberg d’utiliser sa science du récit pour agencer finement l’ensemble en veillant à lui impulser le rythme et le suspens voulus. Ce qu’il fait fort bien !
Le Scorpion ne serait pas ce qu’il est sans le talent d’Enrico Marini. S’il n’y a plus rien dire sur sa manière d’aborder les femmes, tout en élégance et en glamour, il faut s’arrêter sur les décors (et la couleur) de ce dernier opus. Dans Au nom du fils, le dessinateur italien donne la pleine mesure de son art, avec une approche graphique des paysages romains qui n’est pas sans rappeler quelques Caprices vénitiens. D’ailleurs, toute proportion gardée, l’analogie peut être poursuivie avec les Védutistes et la maîtrise des perspectives dont l’effet est ici amplifié par un discernement consommé des cadrages ou des angles de vue. Ainsi certaines planches comme celles du dénouement au cœur de la Basilique Saint-Pierre sont de petits bijoux de composition et donnent à cet album une dimension véritablement cinématographique.
Si les bras largement ouverts d’Anséa constituent un endroit des plus plaisants au repos d’un guerrier, il y a fort à parier que l'ex-pourvoyeur de divines reliques ne pourra résister aux nouvelles aventures que lui préparent déjà ses créateurs ! Il suffira de patienter un peu... Juste le temps que les Aigles aient fini de passer au-dessus de Rome !
Ce tome 10 clôt le second cycle de la série, que l'on pourrait en quelque sorte nommer "le cycle des origines". C'est en effet dans cet album que LE SCORPION découvre (enfin) l'identité de son véritable père. Une révélation qui se veut sensationnelle mais qui tombe un petit peu à plat, tant on s'en doutait depuis maintenant un (voire deux) album.
Néanmoins, malgré un final moins haletant qu'espéré et malgré quelques longueurs ennuyeuses, l'album est bon et se lit bien, notamment grâce au dessin toujours aussi magnifique.
Le Scorpion est peut-être beau, il n'en demeure pas moins que le voir courir à droite, à gauche devient lassant.
Les rebondissements ne sont pas assez énormes pour pouvoir nous tenir en haleine aussi longtemps et on se surprend à contempler la place prise sur les étagères par ces... 10 tomes !
Une série qui aurait du trouver son épilogue il y a cinq ans.
Avis pour les 10 tomes:
Une série vraiment excellente tant par le scénario que par le dessin.
MARINI ne cesse pas de grandir et d'affiner son trait...
Un indispensable du genre.
9/10
Malgrés les avis assez négatifs sur ce tome, je trouve toujours intéressant meme si il y a des longueurs.
Le dessin et l'histoire interressante comme d'hab dans la série.
J'aime le fait de tenir en longueur les séries que j'adore car je ne m'en lasse jamais.
Marini est au sommet de son art, les dessins et les couleurs sont somptueux.
L'histoire approche de son dénouement, Desberg nous fait vivre une fin d'album haletante, vivement la suite !