L
os Angeles, début des années soixante. Un tueur en série commence à faire parler de lui, sa spécialité ? Il grime ses victimes en playmates du mois ! La police, le lieutenant Jordan particulièrement, est sur les dents. Après Miss Janvier et Miss Février, personne ne désire découvrir les photos sanglantes d'une future Miss Mars. De son côté, Viktor, une monte-en-l'air de talent, a également quelques soucis : elle vient de recevoir une lettre anonyme lui annonçant qu'elle sera Miss Octobre...
Mystérieux assassin aux mœurs exotiques, vieux briscard de l'enquête, jeune loup ambitieux de la brigade, cambrioleuse de haut vol, belles bagnoles et jolies pépées, Stephen Desberg (Le Scorpion, IR$) a rassemblé tous les composants traditionnels du thriller dans Playmate 1961. Dense et parfois très bavard, le scénario de ce premier tome en impose. Si certains des ingrédients sentent le réchauffé, Desberg réussit néanmoins à faire passer la sauce en jouant habilement sur la construction de la narration. Débutant, comme tout bon blockbuster, par une scène d'action pure permettant d'apercevoir une première fois les protagonistes principaux, le scénariste retourne brutalement en arrière et entame véritablement son intrigue. Un peu perdu, le lecteur doit alors absorber de nombreuses informations disparates en attendant quelques explications qui tardent à venir. Malheureusement, comme le suspens peine vraiment à s'installer, cette situation gâche quelque peu le plaisir de la lecture.
Au-delà de l'histoire à proprement parler, le créateur d'Empire USA se fait un malin plaisir d'évoquer les États-Unis de l'époque où le rêve américain étincelait de mille feux, particulièrement en Europe. Forgée par le cinéma et la littérature, cette image tient évidemment du miroir aux alouettes, mais continue à faire fantasmer. À ce niveau, l'auteur rend parfaitement hommage à cette période mythique.
Alain Queirex a totalement embrassé cette approche et ne se fait pas prier pour dessiner de belles carrosseries et autres immeubles emblématiques de la Cité des Anges. Adepte d'un style ultra-réaliste dans la lignée des travaux de William Vance, le dessinateur propose un album solide malgré un environnement déjà mille fois montré. En effet, il n'est pas aisé d’innover quand les différents décors font partis de l'imaginaire collectif. Passé outre ce sentiment de déjà-vu, la réalisation sans faute (les passionnés de Mad Men apprécieront les costumes) et la grande rigueur du trait devraient séduire les amateurs de la collection Troisième Degré.
N'attendez pas novembre pour découvrir Miss Octobre !
Avis portant sur la trilogie de départ :
Un scénario pas très clair, avec plein d’éléments inutiles et des éléments-clés apportés uniquement dans la seconde moitié du 3e tome…
Le tout accompagné de dessins moyens : les décors et les ambiances sont bonnes, les personnages sont impossibles à différencier par moment.
Bref, au mieux à emprunter à la bibliothèque pour une seule lecture…