L
e soir venu, Coraline fait des rêves très étranges dans lesquels un énigmatique individu est visiblement très attiré par ses charmes qui, il faut le reconnaître, feraient perdre la tête à plus d’un. Mais, les choses ne sont pas aussi simples qu’il y parait et la jolie préceptrice, tout comme son curieux élève, trouveront au bout de la nuit un dénouement que bien peu auraient imaginé…
En décembre 2006, Coraline s’endormait. Six ans après, le lecteur patient peut à nouveau la suivre dans ses pérégrinations oniriques, de plus en plus déshabillées.
Curieuse histoire que celle de cette affriolante blonde qui, outre des courbes parfaites, possède également un tempérament affirmé et, surprise, quelques neurones en état de fonctionner. Toutefois, vouloir résumer cette aventure à une suite d’opportunités permettant d’admirer la plastique, aussi irréprochable que dénudée de la sculpturale éducatrice, serait réducteur. Il y a un peu plus que cela dans Songes.
Tout d’abord, le scénario. D’aucuns le jugeront léger et sans intérêt, et pourtant... Les différents fantasmes évoqués en ces pages renvoient à autant de contes et romans connus pour leur caractère éducatif. Et puis voir Blanche-Neige vautrée avec six nains (il y en manque un… sûrement Dormeur !) dans un château totalement endormi a quelque chose d'indéniablement jubilatoire. Ce n’est pas le seul exemple. De même, l’intrigue qui, de fil en aiguille, prend de l'épaisseur et montre que l’ingénue n’est pas l’écervelée que sa blondeur pourrait laisser supposer. Ainsi, à l’image de l’emballement final, le récit est un tant soit peu structuré, à défaut d’être réellement consistant !
Ensuite, il y a le graphisme de Terry Dodson surtout connu, au travers de nombreux comics, pour la qualité picturale de ses égéries. Paradoxalement, c’est là qu’il y aurait à (re)dire. Aucune critique ne peut être émise quant à l’harmonie de la gent féminine même si plusieurs poitrines refusent obstinément de répondre aux lois élémentaires de la pesanteur ! Il en est de même pour les machines, les décors et la mise en couleurs qui donnent à Célia un petit air rétro-futuriste très à la mode, ce qui prouve une réelle recherche graphique - malgré certaines approximations - et scénaristique. Là où le bât blesse, c’est au niveau des vignettes de petites tailles - et il y en a beaucoup - où bon nombre de personnages sont d’une qualité proche du crayonné. La juxtaposition de cases présentant un contraste marqué dans la précision du trait peut surprendre de la part d’un dessinateur d'une telle envergure. Faut-il y voir un effet de style. Pas si sûr au regard des imprécisions qui émaillent l’intégralité de ce deuxième opus. Cependant, la beauté de ces dames emporte tout sur son passage et aide à faire oublier ces menus défauts !
Terry Dodson sait donner corps aux rêveries technologiques et sensuelles de Denis-Pierre Filippi. Même si le dessin n’est pas toujours à l’unisson des magnifiques couvertures du diptyque, cet album, à l’érotisme désuet, se lit sans aucune difficulté et avec une assiduité auxquelles les formes de Coraline et Célia, ou de leurs consœurs, ne sont certainement pas étrangères…
>>> Chronique du tome 1 Coraline
Beau, mais c'est bien tout.
Aucun intérêt scénaristique, mais vraiment très beau visuellement (malgré quelques personnages baclées sur certaines cases quand même).
Après 6 ans d'attente, je me suis rué chez mon libraire pour découvrir" Célia" , second tome de la série Songes
Après moults aventures éditoriales, voilà donc enfin la conclusion de cette aventure assez étrange vécue par Coraline.
Si le tome 1 faisait une part belles aux rêves de l'héroïne, cet opus met plus en valeur les formes de la belle perceptrice, aux prises avec d'étranges machines.On traverse en quelques pages, le monde des "milles et une nuits",celui de "la belle aux bois dormant" ou encore celui du roi Arthur ou d'un Japon médiéval.
Graphiquement, l'album est réussi et Terry Dodson sait donner forme à ses personnages féminins (un simple regard sur la couverture va vous convaincre)
Par contre , au niveau du scénario, c'est un plus fouilli, et sans le dessin de Terry Dodson ,j'avoue que je n'y aurai moins prêté attention. L'album ne comportant que 48 pages, contre 56 pour le premier volume, il aurait gagné à nous présenter une conclusion un moins hâtive et expédiée que celle présentée ici.
Bref, je suis assez partagé sur cette série à qui il manque quelque chose pour en faire une lecture indispensable