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n novembre 2008, Arnaud Boissières participe pour la première fois au Vendée Globe, la célèbre course à la voile autour du monde en solitaire sans escale ni assistance. Pendant plus de cent jours, il va fendre mers et océans dans le seul but de revenir à son point de départ. Lâchez les amarres, ça va secouer !
Grande aventure sportive s'il en est, le Vendée Globe est une des compétitions références dans le microcosme de la voile. Y participer est un honneur, la terminer un exploit et la gagner, l'ultime consécration. Alexandre Chenet prend le sillage de Boissières pour raconter cette circumnavigation. Au premier abord, le scénario, qui respecte à la lettre les carnets du navigateur, peut sembler un peu trop documentaire, voire manquer un peu de piquant. Attention néanmoins, les flots sont capricieux ! Très rapidement, la réalité de la vie au large prend le dessus. De petits problèmes techniques apparaissent, le vent commence à souffler, le doute s'installe et les choses se corsent vraiment une fois arrivé dans les Cinquantièmes hurlants ! Il s'agit, en fait, d'un récit épique au sens propre du terme. Le héros – seul – affronte de multiples épreuves, se blesse gravement, craque nerveusement et, finalement, réussit à rassembler ses dernières forces pour terminer son parcours. Ouf ! Pas besoin d'intrigue secondaire, de complot retors ou de méchant machiavélique, le scénariste, parfaitement en phase avec son sujet, laisse la parole à l'homme et, surtout, à la mer.
La tâche de Renaud Garreta (Le maître de Benson Gate, Insiders) d'illustrer ce périple se révèle être aussi délicate que le passage du Cap Horn par gros temps. En effet, avec un seul personnage et un seul décor à mettre en image, un sérieux travail d'imagination et de construction est nécessaire pour ne pas se répéter page après page. Heureusement, la technologie satellite est venue au secours du dessinateur. À peu près toutes les situations rencontrées par les concurrents sont diffusées, soit au télé-journal, soit sur les différents sites internet des navigateurs et de leurs partenaires. Utilisant cette riche documentation, Garreta réussit à retranscrire précisément cette atmosphère unique faite d'isolement et de stress. Par contre, cette précision donne à l'album un air de déjà-vu. Les cadrages utilisant les grand-angles des caméras embarquées se répètent et le plan depuis le poste de pilotage est omniprésent. Oui, la copie est techniquement brillante et juste. Il manque néanmoins un peu de profondeur au trait, un soupçon de la folie du capitaine Achab peut-être, pour rendre complètement la démesure du théâtre des évènements.
Témoignage très fidèle d'une des grandes aventures humaines de notre temps, Seul autour du monde devrait séduire tous les marins-bédéphiles de nos côtes.
Magnifique BD!!
La mer y est vraiment très bien représentée aussi bien dans ses furies que dans les moments calmes avec très beaux couchers de soleil.
Les états d'âme d'Arnaud Boissières sont subtiles.
Rendre 100 jours de solitude en mer vivants et assez passionants: challenge réussi
Vraiment très beau : tout d'abord on palpite à vivre cette aventure autour du monde en compagnie d'Arnaud Boissières qui participa pour la première fois en 2008 à cette course autour du monde sans escale ni assistance ; 100 jours au milieu d'une mer étale ou rien ne sert de ramer, ou des vents de folies, des creux de vague de plusieurs mètres, avaries ou blessures... et où la force mentale et physique de notre navigateur va être éprouvée ; on ne se lance pas comme ça dans une telle aventure, et même après des années de préparation matérielle, un conditionnement psychologique et un entraînement intensif, l'aventure garde son lot d'imprévus et de difficultés ou l'intelligence aussi permettra de tout parer, malgré l'isolement et le stress. Et puis, même s'ils s'en défendent parfois, il y a quand même le challenge de la compétition qui motivent les concurents. L'état d'esprit du marin ici est assez bien décrit et on voit même l'évolution de ses priorités ; au début, c'est la course qui compte, la beauté de la mer, l'aventure en solitaire. Le but n'est pas d'arriver le premier, mais d'arriver, d'autant que c'est la première fois qu'il y participe. Puis, grâce aux technologies modernes des télécommunications satellites, non seulement il peut informer le monde de ce qu'il vit, mais suivre en même temps la situation des autres. Et c'est là, qu'en réalisant que finalement il n'est pas trop mal placé.. que le sel de la victoire possible le galvanise à nouveau. Bref, on passe un très bon moment qui passe trop vite par rapport à la longueur des 3 mois que dura cette transat, entre aventure BD et documentaire, à mettre en toute les mains. Ah, j'oubliais, les dessins sont sublimes tout simplement.
Les dessins sont sublimes, mais le scénario est un peu trop à la recherche de scènes dramatiques. Même si tous ces imprévus peuvent très bien avoir lieu lors d'une régatte dépassant les 80 jours, je pense que le scénario aurait pu être perfectionné en y ajoutant un peu moins de ces évènements dramatiques. Malgré cela, en essayant de s'identifier avec le skipper, les fans du Vendée Globe vont se faire du plaisir pendant la lecture.Bon vent à tous!