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ans sa fuite en avant motivée par sa recherche d’un bien-être passant par la consommation, et éventuellement du progrès, l'Homme paiera un jour ou l’autre le prix de sa cupidité et de sa désinvolture à l'égard de Dame Nature. Ce moment a fini par arriver et la civilisation humaine a fait un grand bond en arrière. L'heure du retour à la vie tribale a sonné et le quotidien est désormais rythmé par la satisfaction de besoins plus primaires : se nourrir, se protéger du climat, des animaux sauvages, mais aussi des monstres hérités des errances passées. L’enfant noir, paria de la tribu conduite par le puissant Thôz, a-t-il sa place dans ce monde ?
Depuis l’annonce en début d’année de cette nouvelle série d'albums axée sur l’œuvre de Stefan Wul (nom d’auteur de Pierre Pairault) publiée dans la collection Anticipation (Fleuve Noir), l’impatience régnait dans la perspective de découvrir ce que réservaient Ankama et Comix Buro. La raison de cette attente a deux éléments forts : d'une part, un côté « madeleine » offert par la possibilité de se plonger dans des récits futuristes assez typés qui avaient bercé jusqu’à l’aube des années 2000 les envies d’ailleurs et d’autrement d’une certaine catégorie de lecteurs ; d'autre part, le casting réuni par l’éditeur autour du projet (Vatine, Morvan, Yann, Cassegrain, Reynes, Lapière et consorts) pour ressusciter quelques visions fantasmatiques du futur avait de quoi avoir la bave aux lèvres, qu’on ait lu les romans originaux ou pas.
Avec Niourk, le contrat est amplement rempli et le plaisir indiscutablement au rendez-vous. Olivier Vatine, seul aux commandes pour cette adaptation, comble les attentes tant du point de vue de la narration que graphique. De prime abord, sans que ce soit un regret, aucune surprise initiale à voir l’un des auteurs d’Aquablue se pencher sur une fable qui conte les aventures d’un groupe d’hommes qui paie, au quotidien, le prix de la négligence écologique de leurs aînés. Les environnements, qu’ils soient marins, désertiques ou encore glacés dans lesquels il immerge protagonistes et lecteurs ont la faculté de rendre ceux-ci sensibles aux changements d’ambiance, climatiques comme chromatiques. Ils renforcent la sensation de vulnérabilité d’êtres qui ont dû abandonner le peu de prises qu’ils avaient pu avoir un temps sur les éléments naturels. Ils demeurent débiteurs d’erreurs passées dont toutes les facettes ne sont pas totalement révélées (la mutation des créatures aquatiques semble précéder le basculement apocalyptique qui a entraîné la condition actuelle des survivants).
Cette fragilité des rescapés s’incarne idéalement dans le personnage de l’enfant noir qui alterne entre résignation et esprit de revanche, qui hésite entre émancipation vis-à-vis d’une communauté menaçante et volonté de l’intégrer pour rompre avec une situation solitaire et précaire.
Les thèmes abordés appartiennent aux classiques du genre. Que ce soit le châtiment exercé sous la forme d’une régression (la dimension expiatoire n’est pas garantie), le refuge dans des croyances aveugles ou encore le coup de griffe en direction d’une société de consommation qui construit sa perte et des exploiteurs de la foi, l'admiration béate devant certains phénomènes ou autres bienfaits avant d’en mesurer les effets secondaires (le feu des monstres qui brille à l’intérieur), les ressorts de la psychologie de groupe. Autant dire que quelques incontournables d'une certaine vision de l'avenir étaient réunis. Comme souvent, c'est l'orchestration qui gommera le sentiment de déjà-vu pour maîtriser ces repères et les transformer en invitation au voyage dans un environnement qui a quelque chose de familier tout en laissant l'impression de ne pas avoir tout dévoilé.
Niourk tient de la démonstration à jouer avec les ambiances variées (thermiques, sonores), les moments de solitude propices à l'expression d'une conscience et les situations d'urgences collectives, les séquences lentes et tumultueuses, les scènes mouvementées et les respirations liées à la conservation d'un chapitrage qui agit comme autant d'interludes de pleine page qui n'altèrent pas le rythme de la pièce exécutée.
Niourk apparaît donc comme l'éclatante preuve qu'il est possible de conjuguer série grand public, exigences narratives et volonté de revisiter un genre populaire propice à l'évasion et à une dose de réflexion. La suite ! Les autres albums de la collection ! Vite !
Je l'avoue. Je ne connais pas vraiment bien l'univers de Stephan Wul. Lorsque j'étais plus jeune, je lisais surtout la collection "Les conquérants de l'impossible" de Philippe Ebly dans la collection bibliothèque verte. C'était également un univers de science-fiction d'anticipation, sans doute dans un autre genre. Bon, j'ai tout de même vu la planète sauvage en dessin animé.
C'est donc avec un grand plaisir que j'ai suivi le récit de cet enfant noir qui tente de survivre dans une tribu tout à fait hostile. On découvre un monde apocalyptique plusieurs siècles après une catastrophe écologique. Il est dommage que l'ouverture ne soit pas située dans le temps pour se donner un repère. On se demande quelles sont les créatures sous-marines appelées "nos amis" qui doivent s'occuper des déchets nucléaires. Et qu'est-ce qu'a pu faire notre espèce pour courir à sa perte ? Bref, autant de questions qui se posent au lecteur.
Vatine a un incontestable savoir-faire pour la mise en image de ce roman. C'est une très bonne adaptation avec une maîtrise également narrative. Cela donne réellement envie de connaître la suite. Et puis, dès que j'aurais l'occasion, je lirai également Oms en série.
Le second tome nous entraîne justement dans cette ville de Niourk, plus communément connue sous le nom de New-York. On devine à la vue des bâtiments en ruine qu'un cataclysme d'une grande ampleur a balayé la planète il y a de cela plusieurs siècles. Les hommes payent très cher le lourd tribu laissé par leurs aînés. Les décors post-apocalyptiques sont tout bonnement magnifiques. On perçoit une évolution en passant de décors préhistorique vers celui de vestige de notre civilisation.
Bref, l'histoire est toujours aussi prenante. Nous avons un Vatine au meilleur de sa forme. C'est du bon ouvrage avec un rythme toujours aussi soutenu. On suivra avec plaisir cette aventure d'anticipation sur fond écologiste.
Dans un monde post apocalyptique, on suit le périple d’un enfant noir, rejeté par sa tribu primitive, vers la ville de Niourk (New York). Il découvre les vestiges de notre civilisation au travers de sa conscience naïve qui s’ouvre peu à peu grâce à une intelligence décuplée par les radiations nucléaires.
Olivier VATINE, le créateur d’Aquablue, ressuscite parfaitement les visions d’un futur fantasmé par ce maitre de l’anticipation qu’est Stefan WUL. Qu’on ait lu ou non le roman original, cette série se savoure avec délectation.
Une des meilleures séries de la collection « Stefan Wul » chez Ankama. Les dessins d'Olivier Vatine sont vraiment remarquables. On n'est pas très loin du chef d'oeuvre !
(5/10: moyen)
Je n'ai pas été convaincu par ce 1ier tome de "Niourk", scénarisé et illustré par Olivier Vatine.
Le travail d'adaptation à partir du roman SF de Stefan Wul semble avoir posé quelques problèmes. La bande-dessinée parait à l'étroit dans une transcription qui chercher à coller au livre, et la construction en chapitres alourdit beaucoup la lecture. Comme au cinéma, un bon scénario doit pouvoir prendre des libertés avec le matériau d'origine!
Par ailleurs, la narration s’appuie trop sur les récitatifs (texte au dessus des cases), tandis que le dessin est réduit au rôle d'illustration. Il aurait fallu trouver d'autres astuces pour rendre la lecture plus fluide.
Enfin, mais c'est un avis tout à fait personnel, j'ai été assez rebuté par le style graphique de "Niourk". D'une part, les cases trop peu détaillées, car remplies assez artificiellement d'aplats noirs ou de dégradés. Mais surtout, l'abus de traits hachurés pour les personnages, les formes et les ombres.
Une trilogie de folie !!! on peut critiquer le coté "leger" de Stan Pulsar ou de Fred et Bob (j'adore), ou ne pas aimer le coté "western" d'Angela (moi si).... mais là, le scenario est vraiment terrible !!! on reste scotché , j'ai pris qq minutes de reflexion en quittant le tome 3 .. c'est du grand art !! Bravo Vatine !! et j'ai feuileté les autres series de S. Wul .. aucune ne m'a accroché comme celle de Vatine.
Un roman qui est une pure merveille comme base, et le trait très stylisé de Vatine font de ce premier tome une pure merveille, un hommage emprunt d'un profond respect pour l'oeuvre originale de Stefan Wul.
Un découpage aux petits oignons aussi précis qu'explosé (ça ne s'explique pas, ça se regarde....), une scénarisation implaccable du roman, le trait "vatinien" qui est définitivement une patte graphique , et pour longtemps... Tant d'éléments qui prouvent que cet olivier Vatine, aussi seul qu'il était sur cet album, fait parti des Maîtres de la bande dessinée française, et au delà.
A lire, à regarder, à déguster absolument !!!
Moi qui ne connaissait pas l'univers de Stefan Wul/Pierre Pairault, j'ai tout de suite été conquis par l'univers de Niourk, où l'on suit l'histoire de l'enfant noir, honni et rejeté par son village, qui décidera par la suite, d'aller à la ville des dieux vers son destin.
L'univers post-apocalyptique est bien décrit, l'ambiance y est, les dessins et couleurs de Vatine y sont pour beaucoup et personnellement, j'adore !!
Je recommande vivement la lecture de ce premier tome et j'ai hâte de lire la suite de cette histoire :)
Afficionados de l'univers de Stefan Wul, dentiste/romancier, l'annonce d'une adaptation de l'ensemble de son oeuvre en BD m'a réjoui au plus haut point.
"Niourk" est l'oeuvre la mieux écrite de Wul. Celle ou la narration est la mieux maitrisée, avec un final véritable. Car, chez Wul adepte de l'écriture automatique, parfois le final est "un brin foireux" comme le disait René Laloux, créateur des "Maitres du temps" dessin animé tiré de l'oeuvre "L'orphelin de Perdide".
"Niourk" est pourtant l'oeuvre de Wul à la meilleure des narrations, celle qui est la plus maitrisée.
Alors que va faire Olivier Vatine?
A part le préambule contant l'homme comme la cause de cet univers apocalyptique, rien ne change. Et c'est tant mieux. Car pourquoi changer une narration qui fonctionne?
Alors, quoi? Pourquoi cette belle note?
Car Olivier Vatine nous raconte, par ses dessins, le silence spaghettis, les grands espaces fordiens, les personnages à la Leone. Car, "Niourk" devient un western à la Pierre Boule ( auteur de "La planète des singes") avec du "il était une fois..." dedans.
Vatine explose son découpage, avec sa plume et ses couleurs...
Vatine réussit le tour de force inouie de créer du moderne avec de l'ancien. Et sa plume est enfin reconnaissable entre mille!!!
Vatine devient un style! On sentait cela poindre à l'horyson avec ses anciennes créations mais ne pas avoir de scénariste ( ou celui d'un roman) lui permet de nous en mettre plein les mirettes.
Vivement la suite....
Je ne connais aucun des romans de Stefan Wul, mais j'avoue que cette collection d'Ankama est une pure merveille, et la mise en image des histoires de l'auteur me fait découvrir un panel de la SF que je ne connaissais pas.
Niourk est l'histoire d'un jeune garçon solitaire qui découvre un monde hostile, désolé et peuplé de bestioles en tout genre. L'histoire, de facture plutôt classique, est rudement bien mise en images par Vatine. Tout va toutefois peut-être un peu trop vite et certains passages auraient mérité d'être un peu plus fouillés (c'est ce qui lui fait perdre la 5ème étoile).
Très jolie bande dessinée, avec un superbe dessin et de jolies couleurs, à l'image de la couverture très soignée (l'édition est de qualité).
L'histoire et la naïveté de Niourk est rafraichissante. On est dans du roman d'anticipation du siècle dernier mais avec du dessin moderne, ça donne un super mélange. Seul regret au niveau du scénario : la dimension spatiale (toutes les distances sont raccourcies, sans doute trop, dans un cadre spatial pourtant réaliste, si bien qu'on a du mal à se situer).
mgnifique adaptation d un roman de stefan wul racontant l histoire d un enfant noir perdu dans un monde apocalyptique ou l homme a régréssé a l état primitif.
le dessin de vatine est magifique et que dire de la fantastique couverture elle en dit beaucoup sur la qualité de l album vivement le tome 2 a posséder d'urgence