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exico. Les découvertes de corps de femmes décapitées se font de plus en plus nombreuses. « Œuvre » des narcotrafiquants, réputés pour ce modus operandi, ou d’un tueur en série ? Pour Pablo Tikal, privé local, et Claire Burnell, agent dépêché sur place depuis qu’une Américaine a été inscrite au tableau des victimes, les recherches s’annoncent ardues…
La première chose qui marque dans La muerte, c’est une représentation de Mexico en troisième planche. Masse gigantesque, presque confuse, masquant une population grouillante mais qui semble étouffée dans ses entrailles. La sensation qu’elle ne cesse de s’étirer pour absorber alentours et habitants se dégage de la série de cases composée par Lionel Marty. Cette impression d’étirement, assortie de soubresauts, imprègne également l’enquête menée par le détective et l’agent opérant sous l’étiquette d’Interpol. Cette dernière intervient tout d’abord dans un second rôle, indispensable néanmoins pour sauver la mise au privé dont les exploits auraient finalement pu être contés en dehors d’une collection axée sur l’organisation policière internationale (ici, contrairement à Stockholm, autre album de la série, pas de véritable coopération transnationale, ni de changement de lieu). De la même façon, la toile de fond offerte par les narcos et leurs pratiques tiennent, habilement, plus de l’écran de fumée qu’ils donnent au récit une véritable dimension de reportage suggérée par la mention « inspiré de faits réels » présente sur l'album.
Peu importe, le parcours qui mène au coupable enchaîne les rebondissements et le dosage entre voix off et dialogues est équilibré. Taillé pour le registre, le trait, tranchant, peut donner le sentiment qu’il est prêt à écorcher celui qui se risque à l’approcher de près, tandis que les couleurs sont suffisamment bien choisies pour créer des ambiances tour à tour suffocantes, poisseuses ou morbidement cliniques. Le quota de douilles est bien atteint, comme celui de chairs meurtries, déchiquetées ou « proprement » entaillées. Consistant et suffisamment relevé.
Agence Interpol est une série policière sans réelle surprise. Cela se lit agréablement mais tout est fort prévisible. Il n'y a guère de palpitation et de suspense qui élèverait un peu cette série au-dessus de la mêlée. Même le scénario est assez fade et convenu avec des éléments d'enquête qui tombent au bon moment ainsi que des pirouettes plutôt faciles.
Le principe est celui d'une association entre les policiers d'Interpol et les autorités locales pour démanteler des affaires plutôt délicates. Ainsi Stockholm sera consacré à une secte qui pratique le suicide collectif qui touche également des enfants. Bien entendu, les différentes histoires qui se passent aux quatre coins du monde sont tirées de faits réels, de l'insécurité de Mexico aux dangers des sectes. Ce n'est pas mauvais dans le fond mais cela ne m'a pas emballé outre mesure.