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ael García Morales débarque à Juárez afin de retrouver sa sœur Gabriela. Cette dernière avait intégré l’association d’Esperanza, qui milite pour que la lumière soit faite sur les assassinats et les disparitions de milliers de femmes. Mais dans cette métropole, Gael va se rendre compte rapidement qu’il ne fait pas bon troubler « l’ordre » des narcotraficants et autres marchands de chair humaine.
Juárez, Mexique, ville frontière séparée d’El Paso (USA) par le Rio Bravo, est réputée comme la plus dangereuse au monde. Fin 2010, les associations dénombraient plus de mille cinq cents mortes depuis 1993 et deux mille cinq cents disparues. La même année, l’offensive du gouvernement pour sécuriser la vie des habitants se solde par le chiffre record de quinze mille deux cent soixante-treize homicides. C’est dans ce contexte que Nathalie Sergeef compose son deuxième scénario (après Down Under sorti en juin 2012). Elle choisit de témoigner de l’horreur qui règne dans cette cité à partir d’une fiction. L’enquête du jeune héros se déroule dans une ambiance pesante et dérangeante. Elle révèle les pratiques odieuses des cartels et de la faune dégénérée attirée par l’impunité dont elle bénéficie grâce à la corruption, l’incompétence, la collusion et l'impuissance des systèmes policiers et judiciaires.
Il est possible de regretter que l’histoire ne se développe pas sur un tome supplémentaire, cependant les soixante-cinq planches de ce one shot offrent une série noire très bien construite, sans temps mort, complaisance ou voyeurisme. La chute est habilement amenée et plutôt surprenante. Cette réussite repose également sur l’excellent dessin de Corentin Rouge, déjà remarqué avec le très bon Milan K.. Le trait réaliste n'est pas surchargé et cet aspect aéré est plutôt bien venu dans ce récit dense et oppressant. Son travail sur les visages et les expressions, mis en valeur par de nombreux plans rapprochés, témoigne d’une belle maîtrise de la mise en scène.
Une histoire, entre fiction et témoignage, qui devrait plaire aux amateurs de polars glauques.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus ou qui doutent que, malheureusement, la réalité dépasse l'imagination: A ciudad Juárez les assassins ont toujours carte blanche.
Un polar de Maud Tabachnick avec ce sujet en toile de fonds : J'ai regardé le diable en face.
Un 'one-shot' ayant pour cadre la ville de Juarez au Mexique. Nous y suivons l'enquête d'un jeune homme, Gael, à la recherche de sa sœur dans un pays en proie aux cartels de la drogue et autres politic(h)iens véreux.
L'histoire est mené de main de maître par Nathalie Sergeef qui nous met face à une réalité peu mise en avant concernant les enlèvements et meurtres atroces de femmes à proximité de la frontière.
En 70 pages, le récit mêle plusieurs personnages plus ou moins innocents vis à vis des faits et parvient à capter l'attention jusqu'à un excellent retournement de situation, qui apporte une toute autre saveur à la relecture. Autant bien le préciser, les auteurs n'ont pas lésiné sur les cadavres et les effusions de sang.
Les dessins de Rouge sont superbes et les couleurs/filtres retranscrivent bien la chaleur oppressante du récit et de l'environnement.
Une très bonne bande-dessinée.
J'ai entendu parler de cette ville au Mexique où les disparitions des femmes avoisinent des chiffres si impressionnants que l'on a de la peine à y croire. Et pourtant, il s'agit bien de la ville la plus dangereuse au monde surtout pour les femmes. La corruption a gangrené tous les niveaux de l'administration et de l'appareil d'état offrant une véritable impunité au crime. Une véritable guerre fait rage. C'est dans ce contexte qu'intervient cette histoire inspirée de faits réels.
Cette bd nous fait prendre conscience de comment cela se passe au Mexique. La libération récente de Florence Cassez nous a rappelé à cette réalité. Les enlèvements sont fréquents et les meurtres également. L'originalité sera dans la chute finale de ce one-shot. Il est vrai que je me suis posé une question au tout début qui aurait pu me mettre sur la piste. A lire malgré de grosses ficelles.
très bon album avec des dessins parfaitement adaptés.
le scénario est basé sur l'histoire vrai des ces femmes assassinées.
la fin est une des explications possible.
la vie au Mexique n'a pas une réel valeur surtout celle des femmes.
cette violence est t'elle un héritage des Aztèques un peuple violent s'il en est qui vécu à l'emplacement de l'actuel Mexique???
quoi qu'il en soit cet album est à lire et à relire.
Après la publication de Down Under, aventure qui nous emmenait dans le bush australien, Nathalie Segreef nous revient avec la sortie de Juarez, thriller glauque que j'ai particulièrement apprécié. En toile de fond, la ville mexicaine de Ciuadad Juarez tristement célèbre pour ses assassinats liés aux cartels de la drogue. Ici, elle nous est présentée sous un aspect peut être plus méconnu mais tout aussi dramatique : les viols et assassinats de dizaines de jeunes filles restés impunis voire ignorés des instances dirigeantes.
L'intrigue est particulièrement bien menée tout au long des 67 pages avec un dénouement final surprenant.
Mention spéciale aux dessins très dynamiques de Corentin Rouge qui servent parfaitement l'intrigue.
A lire donc sans hésiter.