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élanie et Bruno ont disparu. Leur père les a entrainés à sa suite, en Suède, dans le sillage de Stéphane Mezzona, gourou de l’Ordre Divin du Temple. Le temps est compté pour les agents réunis sous l’égide de l’Agence Interpol : tout semble indiquer que le « grand voyage » promis aux fortunés adeptes de la secte ne sera pas suivi de la grande renaissance escomptée…
Proposé conjointement à une enquête se déroulant sur les terres mexicaines, Stockholm marque le lancement d’une nouvelle collection faisant intervenir des duos d’auteurs différents imaginant des fictions sur la base de témoignages tirés d'affaires réelles.
Passée la scène d’ouverture permettant d’avoir un aperçu de la personnalité de l’inspecteur Vallandier (la consonance proche de celle de l’inspecteur Wallander, icône du polar suédois créée par Henning Mankell, invite au sourire complice à sa découverte), l’angle retenu par S. Runberg et P. Bergting est immédiatement visible : le one-shot reposera sur un mélange entre récit documenté et course contre la montre. L’alternance entre la progression trépidante des travaux d’investigation menant de France jusqu’en Suède, d’un côté, et la mécanique plus lente mais inexorable mise en œuvre par les tenanciers de l’O.D.T, de l’autre, imprime un certain rythme, sans pour autant installer une tension palpitante ni offrir des informations foncièrement inédites sur les pratiques des protagonistes, quel que soit le camp auquel ils appartiennent. À l’approche du dénouement, le procédé, très classique dans le genre, se trouve par ailleurs amplifié par un découpage plus serré et un choix d’ambiances chromatiques différenciées, opposant deux tonalités majeures jusqu’à les fusionner pour la confrontation finale, qui ne se traduit pourtant pas par un crescendo mémorable. Annoncée par une enquêtrice à l’un de ses collègues dont on n’imagine pas que la situation ait pu lui échapper alors qu’il devait être présent sur les lieux à ses côtés, l'ultime révélation rassurera peut-être les plus émotifs des lecteurs, quand les autres s’interrogeront au sujet du procédé employé pour leur communiquer ces ultimes faits.
La découverte de Stockholm : Les maîtres de l’Ordre n’est pas désagréable mais n’offre qu’une mise en bouche des plus frugales à l’amateur de polar, a fortiori s’il est friand de véritables frissons (le maintien en captivité d’enfants et les pratiques des manipulateurs de croyances, incluant des scènes de « connexion » physique entre adultes, semblent justifier la mention « à partir de 16 ans » affichée par l’éditeur). Un résultat plutôt standard qui manque un peu de relief dans ce qu'il donne à voir, que ce soit sur les pratiques des pisteurs, l'univers des rave party ou encore la surface des usages des sectes. Prochaine escale à Rome, à découvrir en janvier 2013.
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