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uand il prend la suite du regretté Louis Salvérius pour illustrer les toutes jeunes Tuniques Bleues, Willy Lambil n'est pas un débutant. En effet, il anime depuis près de quinze ans les aventures de Sandy et Hoppy. Ce sympathique duo, un jeune garçon et son kangourou apprivoisé, sont, sans être des stars, des habitués des pages du Journal de Spirou et jouissent d'une reconnaissance certaine. Héritiers d'une certaine forme de classicisme un peu dépassé en ce début des années soixante-dix, ils feront les frais du succès rencontré par Blutch et Chesterfield.
Loin des champs de batailles américains, c'est en Australie que le scénariste a choisi de faire évoluer ses héros. Très marqué par son époque – la première histoire paraît en 1959 -, le ton de la série peut faire sourire aujourd'hui : les cheveux sont courts, la nuque bien dégagée, papa au travail et maman derrière les fourneaux. Il y est question de chics copains et de méchants qui sauront se repentir, car, au fond, il s'agit de gens biens. Les scénarios respirent la morale en vigueur. Il y figure également, gage certain de la qualité du titre, de nombreux passages purement didactiques décrivant cette lointaine contrée exotique. Au-delà de la patine du temps, force est de constater ces tribulations manquent drastiquement de pep. De plus, la narration, trop linéaire, rend la lecture très monotone. Là où, dans le même genre de récits, Jean-Michel Charlier avait su envoyer La patrouille des Castors sur le chemin de la grande aventure à suspens, Lambil se contente ici de petites balades un peu simplettes.
Il faut avoir l’œil plus qu'entraîné pour remarquer que Sandy et Hoppy sortent de la même plume que les Tuniques Bleues. Très influencé par Jijé et Pierre Joubert, le trait s'en tient à un réalisme bien appliqué. Les planches sont néanmoins d'une grande élégance malgré la mise en page « moule à gaufres » typique de cette période. Très documenté à défaut d'y avoir jamais mis les pieds, le dessinateur présente une Australie parfaitement vraisemblable, faune et flore comprises.
Les aventures de Sandy et Hoppy, dignes témoins d'une facette de l'histoire de la BD, sont à réserver aux amateurs du genre.
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