Candide ou l'optimisme paraît de façon anonyme en 1760. Le succès est immédiat, l’intelligentsia du royaume devine rapidement que Voltaire en est l'auteur. Dans le même temps, les ennemis du libre-penseur voient dans ce roman, paru sans autorisation du roi, un moyen de l'attaquer et de le faire condamner. Le philosophe ne va pas se laisser faire, autant pour son honneur et que pour la liberté de pensée.
Après Jean-Jacques, fantaisie autour de Jean-Jacques Rousseau, Pierre Makyo et Frédéric Richaud s'associent à nouveau pour Le complot de Ferney-Voltaire. Si l'idée de départ est séduisante - le Chevalier de Rohan, dont la famille a souvent été la cible des saillies satyriques de Voltaire, tente par tous les moyens de faire « tomber » l'écrivain -, elle révèle rapidement ses limites à remplir les quarante-six planches de l'ouvrage. Une fois la sympathique mais hypothétique rencontre entre les deux grands rivaux de l'époque, que sont Rousseau et Voltaire (dans la réalité, ils ne se sont jamais croisés), les scénaristes se contentent de naviguer à vue. Ils enchaînent, sans trop d'imagination, des scènes de poursuite, une bagarre dans une auberge et, même si d'Artagnan est mort depuis des lustres, quelques mousquetaires et un duel. Le tout est enrobé de citations logiquement tirées de Candide. À défaut de trouver beaucoup d'ingénuité dans ces pages, le lecteur s'y consolera, peut-être, en effleurant quelque peu l'esprit du maître de Ferney.
Aux pinceaux, Didier Pagot (Le chineur) rend une copie digne des meilleures heures de la collection Vécu. La reconstitution historique est particulièrement soignée. Sans être un caricaturiste de premier ordre, le dessinateur croque les différentes « têtes célèbres » avec un certain talent. La mise en page, très dynamique, arrive même à se jouer des passages où les échanges philosophiques s'étalent. Les couleurs presque trop propres de Bruno Wesel sont également bien en place, mais sans vraiment apporter de réel plus au récit.
Album de commande réalisé sans trop de passion, Le complot de Ferney-Voltaire n'apporte aucun nouvel éclairage aux Lumières du passé.
Comme tout bon écolier, j'avais lu le fameux Candide de Voltaire. A l'époque, je ne m'imaginais pas que ce roman bouleversait à ce point l'Ancien Régime. Cette bd raconte une histoire un peu méconnue du grand public. En effet, Voltaire avait dû cacher en être l'auteur pour faire face à la famille de Rohan, fervent défenseur des valeurs traditionnelles. Bref, il est question de leurs rivalités.
Par ailleurs, je ne savais pas non plus que Rousseau et Voltaire, les deux grands écrivain de l'époque, se détestaient cordialement. Les scénaristes vont aller plus loin que l'histoire officielle en les faisant se rencontrer le temps d'une descente à Genève. C'est à moitié fiction et à moitié réalité sans doute pour remplir un cahier de charge en relation avec les Editions du Patrimoine.
On est rapidement pris par cette histoire. Cependant, à mesure que se rapproche la fin, le soufflé retombe. Cela plaira aux passionnés d'histoire littéraire car c'est bien réalisé. Cela démontre également que derrière la publication d'une grande oeuvre, il y a également toute une histoire aussi mouvementée soit elle.
Une bonne BD bien réalisée qui décrit l'ambiance du siècle des lumières où les philosophes doivent trouver leur espace de liberté malgré résistance d'une certaine noblesse. Le scénario invente une cabale des Rohan contre Voltaire à l'occasion de la sortie de Candide, et c'est l'occasion de péripéties de cape et d'épée drolatiques.
Plaisant et donne envie de redécouvrir les œuvres de Voltaire.
Excellente surprise que ce one-shot. La bd se dévore de bout en bout sans temps morts. Outre le côté historique, elle constitue un trés bon divertissement teinté de quelques touches humoristiques, ainsi cette rencontre imaginaire entre Rousseau et Voltaire. Le graphisme impeccable permet aussi de bien s'imprégner de l'époque.