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lors qu’il vient juste de se confronter à cette force mystérieuse tapie sous le vieux Paris, Frank Braffort a à peine le temps d’apprendre à contrôler ses nouveaux pouvoirs qu’il doit se mettre en action. Son « expérience » semble avoir libéré une autre chose bien plus dangereuse. Duroc, son ami le Fuseur, en fait les frais. Sa sœur est en danger. Les questions concernant son nouvel état et le jeu trouble auquel se livrent Beauregard, le Préfet de Paris Métropole, l’ex-Colonel Assan et la psycho-géographe Cléo Villanova seront pour plus tard. Il est temps d’agir…
Le jour du Fuseur est déjà le second tome pour cette série qui en comptera quatre et qui a pour ambition de mettre en scène un super héros « à la française ». Disons-le tout net, quand la bande dessinée se débarrasse de ses a priori habituels pour proposer une œuvre de genre, qu’elle le fait de manière décomplexée et efficace pour livrer une histoire à lire et surtout relire avec plaisir, le résultat ne peut être que positif. Au scénario, Serge Lehman continue de bâtir une mythologie de super héros puisant dans l’imaginaire français, mais il n’en fait pas la pierre angulaire de son récit. Cet épisode, s’il fait la part belle à la première « mission » du héros, n’oublie pas pour autant de distiller suffisamment d’informations pour approfondir les relations entre les différentes parties en présence. Son Paris de proche anticipation continue à prendre de la consistance. Le dessin de Stéphane Créty, valorisé par l’encrage de Julien Hugonnard-Bert et les couleurs de Gaétan Georges, se hisse au niveau de l’histoire. Personnages bien campés, lisibilité et actions menées sans fioriture sont à souligner tant le délai de parution entre deux albums est serré. Benjamin Carré, qui signe les couvertures de la série, ne doit pas être oublié dans les félicitations. Le sans-faute est palpable.
Les temps changent.Il y a de cela encore quelques années, une telle initiative aurait provoqué un débat teinté de polémique, que ce soit à propos de la forme, de la manière de travailler « en studio » mais encore plus sur le fond. Les auteurs apportent ici la plus belle des réponses, celle d’une œuvre de genre qui s’impose comme une évidence et fait oublier les questions quant à sa supposée possibilité au sein du sacro-saint landerneau franco-belge. Masqué, un super-héros. Tout simplement.
Bien sûr, c’est la suite du précédent, tout était prévu, mais on tombe d’un coup dans une sorte de comics américains moins subtil, avec plus de gros combats.
Le premier mettait crédiblement des choses en place ; là, on tombe dans le côté super-héros, gros méchant gazeux qui résiste à tout, et on tombe complètement dans le côté super-héroïque pas crédible quand le premier tome me laissait penser qu’on allait être dans la SF avec une base plus solide…
Les dessins restent plutôt bons, surtout les scènes de foule, mais j’ai moins accroché avec tout ce tape-à-l’œil du fuseur qui m’a semblé moins cadrer avec ce qu’offrait le premier opus.
Ça reste bien fait mais ça m’a moins accroché.
Cette série part en sucette dès ce deuxième tome: la lecture se révèle vite ennuyeuse à cause d’un scénario peu inspiré. Ainsi le premier « super-vilain » arrive d’un peu nulle part et ce personnage est d’autant plus inintéressant qu’il est maîtrisé en deux-temps trois mouvements par le super-héros. Qui plus est les explications sur la nature des super-pouvoirs des personnages sont confuses et tirées par les cheveux.