I
l est des villes où les amours semblent éternelles : Rome est de celles-ci. Mais les années usent inexorablement les souvenirs et les promesses finissent perdues au milieu de mille et une futilités. Comme tant d’autres avant lui, Raphaël a oublié ce serment fait sur le coin d’un lit, la vie l’ayant poussé vers d’autres bras, à des années-lumière de la Ville Éternelle. Cependant, au soir de ses quarante ans, son amour de jeunesse lui a réservé une chambre, dans un hôtel. Il a quarante-huit heures pour rejoindre la capitale italienne.
Le blues des quadras ou des quinquagénaires est un sujet d’actualité. Après Margerin et La vie est trop courte ! , Jim s’essaye aux états d’âme d’un adulescent qui se découvre quelques réminiscences amoureuses. L’exercice n’est pas sans risque, car il serait aisé de glisser dans le convenu et les lieux communs. En évitant soigneusement de s’adonner à l’introspection psychanalytique de Raphaël, l’écueil est évité. Le scénario s’organise donc autour d’un homme somme toute ordinaire et montre comment, sans crier gare, certains souvenirs le forcent à choisir entre remords et regrets. Toute la force de cet album produit en famille - la femme de Jim réalisant la mise en couleurs - réside dans une narration toute en simplicité, au gré des copains qui passent, au fil de ces moments insignifiants qui finissent par faire une vie. En quatre-vingt-quatorze planches, Jim dessine l’existence de ses héros comme d’autres la filmeraient, observateur discret, un rien voyeur, des tourments intérieurs de Raphaël, Arnaud ou Marie. C’est simple, sobre, peut-être banal, mais finalement touchant et terriblement humain. Avec un art filmique du découpage et la mise en page, il sait se jouer des lieux, du temps, des personnages et donner un rythme à une histoire qui n’en a pas. Graduellement et inexorablement, tout s’accélère autour de Raphaël qui, spectateur de sa vie, devient, progressivement, acteur d’un désastre annoncé. C'est peut-être dans ce prologue aux allures d’épilogue que réside l'essentiel bémol de cette comédie romantique.
Cette nuit à Rome est l’occasion d’un bien bel album !
Il y a deux niveaux de lecture à cette histoire en 4 parties.
La première, c'est de poser le cerveau et de vivre avec ces personnages ces retrouvailles romantico-dramatiques d'éternels ados quadra-quinquas qui ne veulent pas vieillir. Alors, en mettant de côté toute vraisemblance scénaristique, c'est sympa à lire, pour connaitre la fin de ces amourettes.
Et puis, il y a un deuxième niveau de lecture, plus réaliste, et qui replace cette histoire dans le panier des navets, sympathiques, mais assez creux finalement.
Il se trouve que j'ai vécu un peu la même histoire que Marie et Raphaël, des retrouvailles 20 ans après ( à des âges quasi-similaires), mais mon histoire est nettement plus réaliste que celle racontée par Jim, et la sienne fait creuse à côté.
Marie est finalement un personnage assez falot, et pas si intéressant que cela ; on se demande bien pourquoi Raphaël s'y accroche, vu le peu qu'elle lui apporte.
De quoi vit-elle ?
N'est-ce qu'un parasite qui vit au crochet des hommes ?
Mais alors, comment peut-elle louer un appartement à Paris, tout près du Sacré-Coeur, sans revenu ?????
Une des nombreuses questions sans réponse qui décrédibilisent l'histoire.
Par ailleurs, le dessin est très lisible, c'est vrai, mais il lui manque quelque chose pour être beau ; il n'est pas assez chiadé, et c'est dommage.
Et le plus gros écueil dans le dessin, c'est bien entendu le physique de Marie ; elle a 40 ans, puis 50 ans, sans bouger, en conservant une plastique de rêve d'une fille de 20 ans alors que fatalement, aucune femme n'échappe aux affres du temps. Jim a échoué à lui donner un vrai physique/visage de femme de 40 puis 50 ans, et c'est dommage.
Je pense que pour plus de crédibilité, Jim aurait du donner 30 puis 40 ans aux protagonistes ; ça aurait mieux cadré avec l'histoire.
Au final, l'idée n'est pas mauvaise, mais la réalisation est décevante et pas du tout crédible ; Marie manque de chair (un comble, vu ses appétits sexuels !) et les dessins d'application.
Un projet sympathique mais creux. Dommage.
Après le week-end à Rome, voici une nuit à Rome. A croire qu'on ne reste pas très longtemps à Rome malgré le fait que tous les chemins y mènent. Trêve de plaisanterie, passons aux choses sérieuses : le comportement de deux protagonistes Raphaël et Marie laisse franchement à désirer.
Cependant, on pourra s'embarquer aisément dans cette histoire d'amour qui ne sera peut-être pas à l'eau de rose. La conclusion s'avère quelque peu dramatique selon les premières pages d'introduction. Est-ce un leurre ? Il faudra poursuivre la lecture pour avoir les réponses.
Avoir 20 ans et s'amuser puis avoir 40 ans, ce n'est plus la même chose. La vie et les rencontres nous façonnent. Cependant, est-ce qu'au fond, on ne reste pas le même ? Cette nuit à Rome relève d'un pari fou mais qui est la réalisation d'une promesse éternelle. Une jolie BD qui ne doit pas tomber dans les mains de votre femme et épouse au risque de vous donner des idées.
Le scénario parait simple mais il s'agit d'une histoire prenante au travers du questionnement des principaux personnages qui sont attachants de réalisme. En effet, derrière le choix d'une existence de famille paisible peut se cacher un véritable démon conduisant à la passion et donc une espèce de folie.
Maintenant, j'avoue ne pas comprendre le débat vis-à-vis de l'identification et de porter un jugement sur le comportement moralement douteux de celui qui cède à la tentation de l'amour de jeunesse. Si on devait faire la liste de toutes les bds où sévit un héros au comportement douteux, il faudrait sans doute tout remettre en question.
Une nuit à Rome est une magnifique BD qui prend un thème jusqu'ici pas beaucoup exploité. Est-ce que l'on peut oublier son premier amour ? Est-ce suffisant pour balayer ce que l'on a construit tout le long de la vie ? La démonstration qui est faite par l'auteur paraît simplement magistrale.
Magnifique !!! J'adore j'adore j'adore ! Je découvre cette série un peu tardivement... je cours acheter le suivant.
romantique ou pas il faut lire cette BD formidable, belle histoire de se retrouver dans 20 ans ...
au plaisir JIM de faire une suite...
GOOD LUKE
C'est vrai qu'en ouvrant ces albums on tombe en admiration devant les (dessins) de Jim ! Surprenant au vu de sa bibliographie !! En fait, Jim peut surtout dire merci à Photoshop ! Aucun crayonnés ne subsistent, pas plus qu'un travail concret des couleurs ( aah, Photoshop!!! ) Il est loin le temps des bonnes vieilles BD construites de manières artisanales! Si on continue à lire de telles cochonneries (pour rester poli) qui se souviendra dans 10 ans qu'on existé de VRAIS ARTISANS tels que Hermann, Rosinski, Dany, Vance ou Paape ? j'ai acheté les 2 tomes à la suite, et abandonné la lecture au bout de vingt planches tellement c'est idiot et con, navrant et stupide !!
"Dans la vie y a des moments où on est bien, où on se sent vraiment heureux ; et après on éjacule !" Ma définition de la vie ! "
Si c'est pas de la citation ça !
Je trouve qu'elle résume l'ensemble de ce tome ou en tout cas l'état d'esprit dans lequel se trouve Raphaël...
A travers cette ligne de conduite, on suit le parcours de ce quadra presque prêt à faire le grand saut avec cette jolie blonde avec qui il vit depuis peu. Tout les bons préliminaires sont là... Il bosse pour son père, il lui offre un chaton (histoire de s’entraîner à vivre à trois) il pense à arrêter de fumer. Bref, tout est bon pour qu'une bonne "éjaculation" le délivre d'une adolescence attardée & enfin vivre avec les codes classiques mais nécessaires pour rentrer dans le rang...
Seulement voilà, l'acte consommé, un imprévu surgit d'un passé lointain mais pas tant que ça... Marie... Ou ce détail d"une vie qui vous a laissé en rade et qui vous donne ce goût d'inachevé...
Et Marie le sait, le sent. Elle connaît par cœur cet amour de 20 ans & s'appuie sur une promesse puérile de se retrouver deux décennies plus tard le temps d'une nuit pour l'attirer, une fois de plus, dans sa toile...
Car si on lit cette histoire en tant qu'homme : c'est bien de cela qu'il s'agit : cette sensation d'avoir déjà connu ce refrain, cette sensation de se retrouver en Raphaël. & de se dire : doit-on l'envier ? Doit-on fantasmer sur cette idée qu'un jour, cette Marie là, puisse nous rappeler... Quand bien même, quelle serait notre réaction ?...
Jim, l'auteur complet de ce dytique est vraiment un spécialiste de ce questionnement humain dans un âge où l'on remet souvent beaucoup de choses en question. Il nous parle, mais on a aussi l'impression qu'il partage avec nous une tranche de vie.
Ajouté à cela un dessin précis, agréable, fouillé & minutieux. On ne peut pas rester insensible à ce récit...
C'est une histoire humaine, c'est donc une histoire qui nous touche.
Merci JIm. Le T2 est presque dans mes mains. J'imagine la fin mais je veux qu'elle soit racontée avec vos yeux & votre main.
j'aime beaucoup le dessinateur, mais je dois bien avouer un certain malaise pour cette histoire d'amour et le comportement du héros au fil de la bd. On attend le tome 2 ...
Je ne suis pas un grand fan du dessin car ça manque d'un petit quelque chose que je ne saurais dire mais l'idée de base est vraiment bien quoiqu'est-ce vraiment moral le fil de toute cette histoire ? Je n'en sais rien et je m'en fous mais on ressent bien les angoisses du héros et le coup de tête que l'on pourrait tous avoir un jour à l'aube de la quarantaine...
Les dessins, ok, très lisibles, expressifs, bien composés.
Le scénario ? Intéressant puisqu'il me laisse perplexe. J'ai du mal à me faire une opinion, encore si je peux comprendre Raphaël, la psychologie de Marie me semble moins crédible, mais peut-être nous manque-t-il des clefs que nous aurons au deuxième tome ?
Telle quelle cette lecture m'a laissé frustré et mal à l'aise, n'arrivant pas à trancher entre une histoire à l'eau de rose irréaliste ou une vraie tranche de vie percutant pleins de nos sentiments secrets.
Vivement le deuxième tome pour un opinion définitive.