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enri-Luxe Butol. Héritier de l’empire LB Pharma. Scientifique limité, arriviste et amoureux transi d’une actrice possédant de gros nichons. De fâcheuses tendances à se prendre pour une tarentule.
Tamara Teets. Big boobs comme son nom l’indique. Star du porno sur le point de faire la une du Financial World entre deux séances de pénétrations.
Max Busenmeister. Producteur X. Adore se faire aspirer par de grandes blondes.
William Machin. C’est son vrai nom. Scientifique de génie. Un poil rancunier.
Werner. Extra-terrestre. Croisement improbable entre le pingouin de Linux et Métro, le robot d’Il était une fois l’espace. Venu visiter la Terre aux commandes d’un robot géant. Ça tombe bien.
Quoi d’autre ? Une géante avalant goulument les hommes se livrant à elle. Des pilules vous donnant un engin à faire pâlir de jalousie Rocco Siffredi. Des soldats bas du bulbe et sensibles de la gâchette. Des gradés paranoïaques voulant obtenir l’arme absolue. Des bases militaires secrètes. Des déserts américains. Des femmes détectives sans nénés. Snif. Des femmes flics motardes comme il aurait dû y en avoir dans Chips. Avec des nénés. Des monstres. Plein. Des fumeurs de joints. Des gros nichons toujours. Des gros sexes aussi. Mais moins. Et la fin du monde bien sûr. Tout ça, c’est Lorna.
Ceux qui avaient rêvé d’enfermer Brüno dans l’étiquette de l’auteur à la mode, au style abstracto-vintage cautionné par un doigt de culture pulp et donc facilement vendable sur la place du commerce de l’art populo-élitiste, en seront pour leurs frais. Ceux qui croyaient déceler dans ses illustrations « africaines » le potentiel d’un artiste respectable, world wide et donc facilement montrable dans certaines sociétés, vont tomber de haut. Cet homme est un sagouin. Un produit typique de la génération VHS qui n’a d’autres soucis que de se faire plaisir en mettant en scène des histoires comme il adorait en lire, en voir, en écouter. Et qu’il adore encore, en plus ! Honte à lui. Vous êtes prévenus.
N’allez pas croire que cet album n’est qu’une pochade d’adulescent ou une énième improvisation à la Michel Swing. Vous seriez dans l’erreur absolue. Cette histoire est pensée, construite, imaginée avec un sérieux qui devrait inquiéter définitivement les censeurs de la bienséance. Tout le talent de Brüno s’exprime sans limite au fil des pages. Son style « minimaliste » maximise ici les cadrages et les procédés graphiques. Illustrations pleine planche, cases horizontales, verticales, découpage gaufrier. Toute la grammaire narrative de l’art séquentiel y passe pour raconter une intrigue qui n’en mériterait pas autant à première vue. Car, en plus, l’œuvre est subversive et critique. Tout est fait sciemment pour que le lecteur n’ait d’autre choix que de se faire happer par l’aventure, s’il est consentant. Bien sûr, tout ça ne mène à rien. N’y voyez pas le titre de l’année.
Vous êtes toujours intéressés ? Tant mieux, vous savez ce qui vous attend. Vous allez vous régaler.
Quant aux autres, fiez-vous à la couverture du livre, allez lire autre chose. Tout y est dit : Lorna, Heaven is here. Préface de Jean-Pierre Dionnet. Pour public averti. Ne venez pas vous plaindre.
Je viens de le relire : cet album mérite au moins 19/20.
D'abord parce que c'est Brüno, un des meilleurs dessinateurs de ces 20 dernières années, au trait reconnaissable entre mille et aux couleurs inimitables.
Ensuite, parce que le scénario est d'une rare originalité, plein de rebondissement inattendus et comme souvent chez Brüno, d'une parfaite immoralité.
Enfin... ben... parce que c'est Brüno et que j'adore à peu près tout ce qu'il fait ! Et je ne parle pas que de Tyler Cross.
Encore un titre qui était sur ma liste depuis des années et qui vient enfin de rejoindre ma bibliothèque.
Ce n’est certes pas une lecture rigoureusement indispensable, mais c’est un album on ne peut plus réjouissant, à condition bien-sûr de ne pas être complètement allergique au genre pulp dans le sillage duquel « Lorna » se positionne clairement. On pourrait ne rien attendre d’une telle publication mais le récit s’avère beaucoup plus intéressant et complexe que la couverture le laisse imaginer. Et c’est surtout du grand Brüno côté dessin ! L’ensemble est absolument magnifique et se dévore avec un plaisir coupable.
Une petite pépite dans laquelle monsieur Pétrimaux a très certainement pioché quelques idées en faisant son « Il faut flinguer Ramirez »…
Cette bd est un délire totale mélange de séries B voir Z des années 50 avec du Tarantino. Il est vrai que le résultat est assez étonnant et plutôt jubilatoire.
En règle générale, je n'aime pas trop ce genre qui lorgne vers l'absurde. Cependant, en l'occurrence, cela se laisse lire non sans une certaine délectation. Il y a une multitude de clins d'oeil entre le pingouin extraterrestre et le robot géant d'une belle jeune femme totalement dénudée.
L'humour est totalement décalé. Il y a des idées à la pelle. La mise en image est également fort réussi dans un style purement vintage. A réserver toutefois à un public averti car c'est un peu subversif. On peut aimer Lorna.
50 pages trop court!
C'est bien ce qu'on se dit en arrivant au bout du récit. À mesure qu'il avance, on se dit... non ça ne peut pas déjà finir? Quoi plus que 40 pages? Quoi plus que 20? Plus que 10? Et boum c'est fini!...
C'est dommage, parce que plusieurs points sont laissés en suspens, dont les histoires de Tamara et de Luxe-Butol père. L'histoire aurait vraiment gagné à être un peu plus longue!
Sinon, même si elle commence de manière un peu lourde, plus elle avance, plus elle devient palpitante. Brüno s'en tient aux films de série B, ou plutôt Z, et ne se gêne pas pour envoyer le scénario dans tous les sens. Un monstre mutant créé par un laboratoire contre un extraterrestre qui a la forme d'une femme nue de 130 pieds de haut? Ouais, du gros n'importe quoi.
N'empêche que Brüno sait nous tenir en haleine page après page, et finalement, on peut déplorer qu'il n'existe pas plus de BD de ce genre qui soient aussi audacieuses. Trop souvent dans le paysage de la BD franco-belge, quand on essaie d'être trash, on échoue lamentablement. Une BD qui se veut trash cache souvent un scénario pourri. Mais ici, c'est réussi avec brio.
Brüno mixe avec brio films X et nanars de série Z pour nous pondre une BD bien punk, qui vous scotche dès les premières pages par son ambiance âpre et torride, et qui ne vous lâche pas avant la fin. Vous pouvez lire LORNA aussi bien au premier degré comme une histoire de science-fiction bien barrée, qu'au second, où on se régalera des références multiples (polars poisseux, western spaghetti, road-movie, etc.).
Une lecture qui pour ma part m'a vraiment régalé, notamment aussi grâce au graphisme si atypique et si personnel de Brüno, qui est décidément l'un de mes auteurs favoris.
Avec "Lorna", il faut avouer qu'après coup, Brüno annonce ses deux albums à venir, à savoir Pornopia, pour des raisons évidentes avec le personnage de Tamara, et Tyler Cross tant le père d'Henri, Charles-Henri Luxe-Butol fait songer physiquement au charismatique Spencer Pragg.
Mais l'originalité de Lorna réside sans aucun doute dans son traitement scénaristique qui fait à la fois référence aux nanars des années 50 et aux films de science fiction.
Brüno nous offre là un ouvrage complétement décalé et loufoque,qui rend hommage à la fois au cinéma porno, aux films policiers et aux films de science-fiction....le tout dans un seul volume! Quel tour de force!!.
Cet ouvrage, tant par le scénario que par le dessin, souvent osé, , qui n'est certes pas à laisser entre toutes les mains, mérite tout de même une attention particulière pour les cinéphiles et bédéphiles que je suis (je rejoins d'ailleurs l'avis de Jean Pierre Dionnet dans sa préface sur le cinéma Bis)
Bref, un livre à découvrir, si cela n'est déjà pas encore fait.
C'est clair cet album ne conviendra pas a tous(et n est pas du tout recommandable aux plus jeunes).....Mais bon sang... il ma manqué un paquet de pop corne a la lecture!!! Non sans rire c 'était jouissif,le style de bruno colle inpec avec se type de road movie.Je suis deja fan du dernier tyler cross,mais la j'avoue bruno m'a scotché,fallait oser bruno la fait pour notre plus grand bonheur! Il ne parodie en rien il transcende.Il y a surement des sens cachées et des métaphore et autre paraboles philosophique dans cette album...certes mais qu'importe je m'en fous je me délecte a chaque vignette.Allez good trip old folks.
Ouais, ben désolé, moi je ne suis pas très emballé!
En général, j'adore les oeuvres de Brüno, qu'il soit scénariste ou non, mais là...
Moi, le cinéma de quartier à 2 balles, j'en ai rien à secouer... Voilà peut-être
mon manque d'enthousiasme à la lecture de ce volume.
J'aime bien le côté graphique, mais c'est à peu près tout ce que je retiendrai de cet album.
Ah oui quand même ! Histoire déjantée à ne pas mettre en toutes les mains mais jubilatoire, qui ne mène à rien mais avec plaisir.
Comme quoi même un esprit cartésien comme le mien peut se laisser envouter par le n'importe quoi de qualité.
En cherchant bien on doit même pouvoir trouver pleins de sens et de morales cachés à ce récit, mais je n'ai pas envie de chercher.
Juste d'apprécier sans savoir pourquoi.
Pour son retour à la BD en solo, Brüno ne nous déçoit pas. Il nous livre vraiment une histoire qu'il maîtrise de bout en bout au niveau de l'écriture. Il y a dans Lorna toute l'étendue de son talent en matière de découpage, dans la maîtrise de l'ellipse qu'il manque parfois dans ses albums écrits par d'autres. Son style graphique si caractéristique s'exprime ici dans sa pleine mesure.
Les dialogues sont un régal, et on se croirait vraiment accoudé à un fauteuil de vieux cinéma crasseux. On en redemande !