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La mandragore (Cordurié/Santucci) 1. Une porte sur l'enfer

17/05/2012 6165 visiteurs 5.5/10 (2 notes)

A vec La Mandragore, Sébastien Cordurié (Sherlock Holmes et les vampires de Londres / le Nécronomicon) s'affranchit de tous personnages célèbres et propose une fiction fantastique construite sur des bases entièrement de son cru. Collection 1800 oblige, il reste néanmoins en terrain connu avec une intrigue où se croisent sociétés très (trop?) secrètes, démons de passage et autres plans pour asservir la planète.

Le récit, résolument axé sur l'action pure et dure, ne s'encombre ni d'explication ni de vraisemblance. Les différents protagonistes fomentent des complots, se courent après, se castagnent/démembrent/réduisent en charpie, sans autre forme de procès. À force de maintenir le mystère sur les tenants et les aboutissants de son histoire, le scénariste perd parfois le lecteur. D'un autre côté, les blockbusters n'ont jamais été faits pour générer une profonde réflexion philosophique. En fin de compte, malgré des dialogues un peu pauvres par moments, l'ensemble est bien mené et distrayant à sa façon.

Outre l'odeur du souffre, une atmosphère très typée comics plane sur cet album. En effet, Marco Santucci, tout italien qu'il est, a jusqu'à maintenant principalement œuvré sur des titres américains (X men, X factor et Spiderman). Cadrages audacieux fait de plongées et contre-plongées, personnages mis en valeur dramatiquement par des jeux d'éclairage savants, seul le format des planches rappelle qu'il s'agit d'un album européen ! Même si le mélange des genres se fait ressentir ici et là, la « démonisation » semble prendre. Santucci possède un très bon coup de crayon et, très bien assisté par Patrick Piazzalunga (encrage) et Axel Gonzalbo (couleurs), il offre un travail graphique des plus probants.

Une porte sur l'Enfer est à recommander, en premier lieu, aux amateurs du genre.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
5.5

Informations sur l'album

La mandragore (Cordurié/Santucci)
1. Une porte sur l'enfer

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 22/11/2020 à 21:32:57

    Je vois que ce que fait l'éditeur Soleil n'est pas forcément synonyme de mauvaise qualité. Il y a une maturité dans cette oeuvre un peu au-dessus de la moyenne pour ce type d'oeuvre à tendance mi-fantastique mi-ésotérique.

    Le scénariste Cordurié semble beaucoup travailler en ce moment avec la sortie de ses fameux Sherlock Holmes dans la même collection dirigée par Jean-Luc Istin. Le cadre reste toujours celui de l'Angleterre victorienne. J'avoue avoir beaucoup apprécié le dessin assez signé. Et pourtant, le dessinateur réalise ici l'une de ses premières prestations.

    Petit bémol concernant l'identité des personnages ce qui pose des problèmes de cohérence et de lisibilité entre les scènes d'actions.

    Bref, c'est un très bon début. On suivra cette série avec attention d'autant que l'auteur nous a intrigué avec différents mystères qui restent à résoudre.

    Docteur Parangon Le 18/03/2015 à 22:23:37

    Très belle couverture.
    Le dessin est bon et dynamique mais le trait est un peu trop épais sur certaines planches, ce qui rend le tout un peu sombre. Cela est très certainement l'effet recherché pour un univers 1800 fantastique. Seul bémol, on confond quelques personnages secondaires qui n'ont pas assez de personnalité graphique propre. On a donc du mal à rentrer dans l'histoire.
    Surtout que le récit commence directement dans l'action, sans avoir pris le temps d'exposer l'univers si particulier de la Mandragore et les protagonistes de cette histoire.
    En parlant de l'histoire, elle est classique avec des démons et des sociétés mais c'est un peu vide. Le pouvoir est l'unique motivation.
    On a donc un premier tome un peu confus, avec une héroïne à laquelle on a du mal à s'attacher et qui ne sort pas des cases. Son dessin est très réussi (la rouquine fatale en habits de cuir), sa personnalité beaucoup moins.

    mome Le 06/03/2012 à 23:43:26

    Comme pour ses productions précédentes dans cette belle collection, Sylvain Cordurié nous offre un récit très vite rythmé, un personnage central charismatique et une histoire qui nous promène de questions en questions : qu’elle est la nature de la relation entre ces sociétés secrètes et les démons, quel intérêt y trouvent elles qui motive cette lutte entre-elles, qu’a découvert le membre qui trahit,… ?
    Bref il nous promène gentiment dans le brouillard des rues de Londres où se déroule l’action grâce à une narration fluide, alternant adroitement les actions des uns et des autres.

    De plus Lynn, « l’héroïne », a des capacités physiques étonnantes mais semble ignorer beaucoup de chose sur sa naissance et sa véritable nature. Cet aspect donne un petit comics, sentiment que l’on retrouve au travers du dessin de Marco Santucci (qui je crois a déjà sévi dans ce genre). Son graphisme est dynamique et crée bien l’atmosphère de ce récit. C’est globalement très efficace mais je pinaillerai un peu sur quelques visages parfois imprécis ou un petit manque d’audace dans les scènes d’action. Rien qui ne gâche le plaisir de la lecture.

    En tout cas pas du tout déçu par ce tome qui mérite sa place dans cette collection 1800 et dont la suite sera attendu avec envie.