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ay Sherman est l'archétype du self-made man. Ce fils de vagabond abattu dans une impasse new-yorkaise a toujours eu en tête les derniers mots de son père : « Jure-moi qu'un jour un membre de notre famille deviendra Président des États-Unis ». Cette promesse il l'a évidemment à l'esprit lorsque son propre enfant, en route vers la Maison Blanche, tombe sous les balles d'un tueur après un meeting. Au téléphone, une voix anonyme annonce au milliardaire Sherman, véritable incarnation du rêve américain, qu'il est sur le point de tout perdre : « Après votre fils, on va vous arracher toute votre fortune. Et quand on vous aura pris votre dernier dollar, on finira en tuant votre fille ».
Ce pitch et ces paroles, qu'elles soient reprises sous forme écrite ou non, auront résonné comme une sorte de refrain dans chacun des six tomes que compte la saga Sherman, achevée aujourd'hui avec la publication de sa conclusion. Durant seize mois, les rendez-vous réguliers donnés par Desberg et Griffo auront piqué la curiosité de lecteurs intrigués par une histoire truffée de mystère, de trahisons et d’événements tragiques se déroulant sur plus d'un demi-siècle. Pour découvrir le commanditaire de l'assassinat de son fils, l'enquête aura permis de naviguer dans les époques marquantes du parcours du jeune Jay, homme de main de fripouilles de quartier, à l'allure soignée mais fauché, devenu richissime banquier. L'alternance entre présent et passé, remarquablement agencée, a donné un tempo si prenant qu'à aucun moment le classicisme des thèmes (pêle-mêle les liaisons dangereuses avec la pègre, la compétition entre arrivistes forcenés, les coulisses d'une Deuxième Guerre mondiale qui rimait aussi avec profit pour certains) n'a pas pesé. De la même façon, les choix esthétiques, très « rétro », ont contribué à composer une ambiance propice à rendre certaines longues séquences de dialogues, incluant des répétitions, tout à fait digestes.
Cette construction, assortie d'un rythme de parution soutenu, constitue bien l'atout majeur de ce feuilleton. Exposé de manière plus chronologique, l'épisode se déroulant durant le dernier conflit mondial, à l'arrière-goût de mélo prononcé, aurait à coup sûr subi quelques foudres, voire suscité quelques bâillements (le personnage de Jeannie, quoiqu'en pense son paternel, n'est pas la plus grande réussite de l'entreprise). Le fait que l'auteur d'IR$, en expert, ne manque pas une occasion d'exposer les rouages du blanchiment d'argent (ce dont on peut aussi s'amuser) se serait lui aussi révélé un argument un peu court. Heureusement, en plus de lui faire gravir une nouvelle marche vers la fortune, ce pan du récit permet d'ajouter une zone d'ombre au personnage du banquier qui omet de livrer quelques éléments à ses interlocuteurs. Peut-être faut-il y voir, en même temps qu'un moyen de ménager le suspens, une volonté d'éviter de glorifier celui que le scénariste ne transforme jamais véritablement en anti-héros, et auquel le dessinateur ne manque pas de donner une allure d’irrésistible tombeur aux tempes grisonnantes.
Hexalogie exaltante, rythmée et efficace de bout en bout, Sherman illustre le savoir-faire de ses auteurs lorsqu'il s'agit de composer une saga taillée pour un large public. Une réussite dans le genre.
Excellente fin quoiqu'un peu trop romanesque à mon gout.
Jusqu'au bout on cherche à découvrir qui tire les ficelles et il faut reconnaitre que Desberg sait bien tirer les ficelles et nous entrainer sur de fausses pistes.
De bons dessins.
En bref une belle série.
7/10.
C'est une très bonne conclusion à cette série.
Dessin:
C'est dans le style Griffo, parfois un peu bancal, mais la mise en scène et le découpage tiennent la route. Les personnages sont facilement reconnaissables au travers des différentes époques.
Deux coups de gueule: certains personnages en arrière plan n'ont pas de visage: c'est déstabilisant...
Les bulles à cheval sur plusieurs cases sont mal dessinées: c'est dommage ca accroche le ragrd au détriment de la mise en place.
Scénario:
Dans le style Desberg, mélange à l'envie de différentes époques. Fausses pistes, cupidité, amour et amitié sont les thèmes couverts par ces 6 tomes aynt chacun leur point focal. On croit savoir ou l'on va rriver pour mieux être perdu.
Seul bémol: trop de redite entre deux albums consécutifs.
Couleurs:
c'est la partie magique de cette série: en fonction du camaieu de la case, on sait dans quelle époque on se trouve. Cela aide et porte le scénario: superbe.
Malgré les défauts c'est du très bon: 7/10.