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aqâbir est un champ de ruines où s’entassent les carcasses d’organoïdes obsolètes et prolifèrent quantités de miasmes de toutes sortes. Dans ce dépotoir à ciel ouvert où les chances de survie d’un humain sont réduites à néant en quelques minutes, règne un guerrier mythique : le Minotaure. La découverte fortuite de l’unique descendant de cette race jadis magnifiée, suscite nombre d’interrogations et pousse la Très Sainte Sultane à sortir de dix-sept ans de réclusion. Mais quel lien relie cette lignée déchue à l’illustre représentante de cette civilisation en déliquescence ?
Cette nouvelle série de science-fiction des éditions Bac@bd prend le parti de mélanger mythe antique et univers futuriste. Comme ont pu le faire avant lui Valérie Mangin et Thierry Démarez avec Le dernier Troyen ou Gajic Aleksa - toujours avec Valérie Mangin - dans Le fléaux des dieux, David Bou Aziz reprend l’illustre figure crétoise et la projette dans un futur moebusien, au sein d’une société quelque peu décatie.
L’alternance des séquences, entre le palais du Sultan et le dédale de Maqâbîr, positionne rapidement l’ensemble des personnages et donne les premiers éléments pour comprendre - en partie du moins - les raisons de cette étrange corrida. Mais curieusement, et malgré des planches où l’action prime largement, il se dégage de l’ensemble un faux rythme surprenant, un manque de fluidité troublant. Ainsi en est-il d’un Minotaure singulièrement statique à qui il manque la puissance et la bestialité qui firent la renommée de sa race. Un petit bémol également sur la couleur dont les tonalités et le peu de contraste ne mettent pas en valeur les décors.
Nouvelle production d’une petite maison d’édition qui se veut être « un empêcheur de penser en rond », Minotaure offre une nouvelle version du mythe sans pour autant le révolutionner, du moins pour l’instant. Au final, un album au graphisme riche qui se lit sans peine, mais qui aurait pu être l’occasion de séquences plus dynamiques et plus intenses.
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