L
e 30 mai 1431, à Rouen, Jehanne, la Pucelle d’Orléans, périt sur le bûcher. Deux jours après, certains de ses compagnons se sont réunis autour de Jehan de Metz, un de ses mentors, pour écouter ses dernières volontés. Au même moment, à Orléans, un autre de ses frères d’armes, Gilles de Laval, baron de Retz, apprend sa fin et s’emporte contre ceux qui l’ont empêché de la secourir. Furieux, il quitte la ville en compagnie d’un certain Francesco Prelati, moine défroqué prétendant pouvoir l’aider à mener à bien un mystérieux projet. Retourné sur ses terres, le puissant seigneur s’adonne à ses vices les plus ignominieux, tandis que son associé pratique d’étranges expériences. En 1539, Jehan de Metz et son ami Bertrand de Polongy sont mandatés en Bretagne pour une mission délicate. La terreur qui sévit dans le pays de Retz pourrait bien mettre en péril la Couronne de France…
Les légendes, respectivement glorieuse et ténébreuse, de Jeanne d’Arc et de Gilles de Retz forment un terrain idéal pour les romanciers et scénaristes de tout poil. Aussi bien la Pucelle que l’ogre de Tiffauges s’avèrent des figures fortes, voire fascinantes, que certains élément plus ou moins occultes et failles viennent pimenter. Quant à leur époque, celle du bas Moyen-Âge et des dernières années d’un conflit séculaire, elle ne manque pas non plus d’intérêt. En choisissant ces deux personnages comme pivots des Démons d’Armoises, Jean-Charles Gaudin et (Les Arcanes du Midi-Minuit, Garous, Angor, Vigilantes) et Jean-Luc Clerjeaud ne se sont donc pas trompés, bien que l’idée ne soit pas forcément des plus innovantes.
S'accordant à la réalité historique, ou du moins à ce que les spécialistes en disent, les deux auteurs y ajoutent une dose de fantastique qui, pour le lecteur non averti, se décline dans les recherches alchimiques menées par Gilles de Retz et son âme damnée, Francesco Prelati. Cependant, les connaisseurs, eux, reconnaîtront rapidement quelques signes ne laissant guère de doute sur la nature de cette série : un spin-off de Garous. Ceux-là liront alors entre les lignes et apprécieront, sans doute, différemment ce premier volet, ou, du moins, éventeront-ils plus vite le secret qui sous-tend l’album. Pour autant, les autres, néophytes, ne sont pas franchement lésés et peuvent parfaitement apprécier Prelati sans connaître la saga précédente ; seule une brève référence à un protagoniste de celle-ci lui met la puce à l’oreille.
Bien construit et équilibré, le récit suit un bon rythme, ménageant ce qu’il faut de suspense tout en laissant soupçonner quelques éléments. Ainsi, plusieurs fils s’entrecroisent et confèrent de la substance au propos. La plus grande partie est centrée sur une quête ésotérique dont le caractère odieux transparaît rapidement et dont les implications extérieures se dessinent progressivement, maintenant l’intérêt jusqu’au bout. Les personnages s’avèrent en outre convaincants et plutôt bien campés. Un regret se fait néanmoins sentir : on sent arriver de loin – voire dès le début – la révélation des dernières pages, ce qui la gâche sensiblement.
La narration, fluide quoique parfois un rien trop verbeuse, est portée par le dessin soigné et détaillé de Stéphane Collignon (Huitième continent, Lex), lequel restitue agréablement l’ambiance médiévale et les atmosphères pesantes que devaient régner sur Tiffauges et les terres de Retz. Son découpage se révèle par moments un peu trop touffu, sans que cela ne nuise pourtant à la lecture. En revanche, si, dans l’ensemble, son graphisme est dynamique, certains cadrages paraissent moins réussis et quelques protagonistes sont quelquefois difficiles à resituer. Les couleurs de Stambecco servent harmonieusement le travail du dessinateur et offrent nombre de belles planches, dont certaines sont particulièrement réussies grâce à leurs teintes chatoyantes.
Prelati constitue une introduction suffisamment bonne et alléchante pour que le lecteur revienne découvrir la suite.
C'est la troisième fois en quelques mois seulement que je retombe sur Jeanne d'Arc. C'est fou comme elle inspire les auteurs de bande dessinée. Bien sûr, on va avoir droit en ouverture à la fameuse scène du bûcher. J'avais également lu la série "Garou" et je n'avais pas fait le rapprochement qu'il s'agissait d'une suite.
Je n'ai pas aimé les nombreux flash-back qui font perdre le fil d'un récit déjà assez compliqué comme cela. De bons passages s'alternent avec de plus commun. Le rythme est très lourd avec des dialogues parfois très pesants. C'est beaucoup trop bavard et cela plombe cette œuvre.
Par contre, le dessin sera de grande qualité avec un réel souci du détail du monde médiéval. Il est dommage que le scénario manque cruellement de ce petit quelque chose qui fait qu'on a envie de continuer l'aventure. Cela sera sans moi sans cette fois-ci.
Chic, le tome 3 est annoncé pour la semaine prochaine !!!!!
Inutile de dire que j'ai adoré cette série, aux dessins époustouflants et au scénario dense et très intéressant.
Une excellente Bd de genre, dans le sens le plus positif du terme, un médiéval fantastique basé sur l'histoire de France période Jeanne d'Arc.
Une excellente idée, un résultat excellent.
Les dessins sont assurément réussis mais le scénario manque cruellement de consistance et de cohérence.
La lecture donne parfois l'impression de faire du sur-place.
Pas sur de répondre présent pour le tome 2.
Tout juste la moyenne.
5/10.