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unpun est d’un naturel discret et peu contrariant, il observe et se laisse porter par le mouvement, celui de ses copains. Pourtant, quand Aiko Tanaka, une nouvelle, arrive dans son école, il prend son courage à deux mains pour l’aborder. Premiers pas dans l’adolescence, comme une manière de fuir un quotidien où son père boit et bat sa mère.
Inio Asano, auteur trentenaire, poursuit son œuvre qui tourne essentiellement autour d’une jeunesse désœuvrée, plus ou moins consciemment tourmentée par son ennui, ses envies et son mal être (notamment dans Solanin et Le champ de l’arc-en-ciel). Ici, son histoire débute alors que les principaux protagonistes sortent à peine de l'enfance. Il fait le choix, sans doute pour appuyer cette idée d’un personnage central qui subit son environnement plus qu’autre chose, de le figurer sous la forme simplifiée au possible d’une tête d’oiseau sur pattes. Un procédé similaire, moins radical dans sa représentation, avait été utilisé par l’auteur américain Dash Shaw dans Bottomless belly button pour démarquer le petit dernier d’une famille. Le reste du graphisme on ne peut plus réaliste permet à la frêle forme d’en arriver jusqu’à se perdre dans le décor, invisible pour le lecteur comme pour ceux qui l’entourent ; c’est là un moyen comme un autre de se soustraire à une réalité trop pesante.
Tout n’est pourtant pas si noir. Il y a d’abord les potes et la saine émulation qui va avec l’effet de groupe pour faire les quatre-cents coups et mater des pornos. Il y a aussi celle dont le regard lui donne l’impression d’exister, Aiko ; si différente des autres. Enfin, il y a l’oncle Yûichi, celui qui va venir remplacer ses parents le temps qu’il faudra. Le récit avance ainsi, plus ou moins paisiblement, jusqu’à ce qu’un grain de sable vienne troubler la relative tranquillité qui semblait s’être installée. L’histoire prend alors une tournure plus incertaine, comme susceptible de déraper sans prévenir. Les enfants se sont-ils montés la tête ? Il est d’ores et déjà possible d’en savoir plus puisque le second tome est arrivé dans les bacs en même temps que celui-ci.
Première série au long cours de l’auteur, Bonne nuit Punpun démarre sur des bases intrigantes à souhait, comme un subtil mélange de David Lynch en mode intelligible avec du Gus Van Sant quand il traite de l’adolescence. À suivre…
Si vous hésitez à commencer Oyasumi Punpun, n'hésitez pas et foncer vous ne serez pas déçu si vous aimez le drama, la psychologie et la "violence" en tout genre (m3urtres, vi0l, violences c0njug4les et j'en passe). même si ce style je n'en suis pas particulièrement fan cette oeuvre m'a fait ressentir quelque chose que je n'avais jamais ressenti, j'ai tellement aimé et accroché que j'avais lu les 13 tomes en 4J x). Si vous lisez cet avis jusqu'au bout et que vous sentez que vous allez aimer Punpun allez voir mon avis que j'ai posté au dernier tomes :). Bonne lecture !!
Comme Erik67, je n'ai pas accroché à ce manga.
Représenter le personnage principal en oiseau stylisé, c'est une idée comme une autre, mais qui n'a pas pris, me concernant.
J'ai plus de 50 ans, et ce manga ne m'a pas non plus rappelé mon enfance/adolescence.
Je ne déteste pas ce manga, les décors sont bien faits, c'est sans doute intéressant pour ceux qui sont concernés par le sujet, mais ce n'est pas mon cas.
Plutôt que de détester ce manga, il m'est resté dans les mains, et j'y éprouve une indifférence polie, pas de la détestation.
"sans intérêt", me concernant, donc.
J’ai mis un peu de temps à comprendre qui était le fameux Punpun. Il est vrai que j’ai d’abord cru à une blague assez grotesque. Mais non, cette œuvre se prend réellement au sérieux. C’est franchement pathétique par moment avec des grimaces omniprésentes et des situations ubuesques. La lecture m’a paru très enfantine avec un titre rappelant d’ailleurs « bonne nuit les petits », une vieille émission des années 70.
Par contre, je n’ai rien à redire sur le graphisme car c’est plutôt bien dessiné avec un décor présent et fourmillant de petits détails. On pourra trouver cela original car c’est une manière assez particulière de raconter les histoires. Cependant, j’ai l’impression que soit on y adhère et on trouve cela génial, soit on rejette l’idée en détestant.
En conclusion, un manga OVNI sur une tranche de vie plutôt mélancolique.
Une série qui raconte une vie, celle de Punpun, petit garçon au design d'oiseau, de l'enfance à l'entrée de l'âge adulte.
Cette série a la capacité extraordinaire de nous remémorer notre enfance/adolescence, de nous rappeler nos doutes, nos interrogations.
Oeuvre que j'aime particulièrement car elle m'a beaucoup fait réfléchir et même grandir.
Indispensable.