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orte de cinq ans de formation auprès de maître Kâ-Ho, Ling Ling s’est lancée sur la route bien décidée à appliquer à la lettre son enseignement. Après avoir décliné l’offre d’un émissaire qui voulait qu’elle devienne concubine impériale, la jeune fille rencontre Kaa-Nhon, seconde épouse du roi Unhnotrtan dont le fils, otage auprès de l’Empereur de Chine, court un grave danger. Touchée, Ling Ling décide de l’aider à récupérer son enfant. Pour cela les deux femmes doivent pénétrer dans le gynécée impérial. Quel meilleur moyen que de se faire passer pour les nouvelles maîtresses du souverain ? Aidées par Kha-Khou, spécialiste ès explosifs croisé dans une taverne, elles mettent leur plan à exécution. Mais le palais est un véritable dédale et certaines apparences sont trompeuses. Ling Ling l’apprendra à ses dépens, tandis que, quelque part au milieu d’un lac, ses faits et gestes n’échappent pas au Bureau des Rumeurs, véritable centrale d’informations du royaume.
Dès les premières pages, le ton, résolument amusé, est donné par Bertrand Escaich (Les Brumes de Miroboland, Chinn, Les Contes de par-ci de par-là). Les tribulations, toutes plus échevelées les unes que les autres, pleuvent, les personnages se heurtant sans cesse à de nouveaux obstacles, tandis que les surprises se multiplient. Le rythme de l’histoire ne connaît ainsi quasiment aucun temps mort, sans pour autant que le lecteur n’en ressente une impression de trop plein. Si les jeux de mots, essentiellement sur les noms, se révèlent un peu faciles, l’humour, bon enfant, s’intègre bien et fait souvent sourire, qu’il tienne du comique de situation – parfois un peu trop attendu - ou se rapporte à des traits de caractère des différents intervenants. Parallèlement aux péripéties vécues par l’héroïne, le scénariste met en place une intrigue, aussi haute en couleurs que le reste, autour du Bureau des Rumeurs, institution qui aura toute son importance par la suite et qui titille déjà la curiosité.
Enfin, le récit est porté par le dessin de Marc N’Guessan (Aberzen, Arthur et les Minimoys, Jour de grâce). En sus d’être globalement agréable, son trait s’avère soigné, tant dans le rendu des décors que dans l’expressivité des personnages, et s’accompagne d’un découpage clair et dynamique, en parfaite adéquation avec le propos enlevé. Le graphisme est parachevé par la mise en couleurs plutôt fraîche et vive de Maéla Cosson, accentuant l’impression agréable de l’ensemble.
Entraînant et léger, Le Bureau des rumeurs constitue une entrée en matière satisfaisante, ainsi qu’une lecture divertissante, en particulier pour le jeune public qui y trouvera le mieux son compte.
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Pour les enfants. Je ne m'attendais pas à lire une histoire pour enfants, mais c'est mignon pour ce que c'est, j'imagine.
L'histoire se déroulant en Chine, le scénariste a cru bon de faire des noms de presque tous les personnages des jeux de mots...
Par exemple, nous avons deux femmes qui s'appellent Kâ-Lyne (Câline) et Kô-Kyne (Coquine).
Le petit garçon à sauver se prénomme Taitaklak (Tête à claques).
Et dans le tome 2, nous avons Sufi-Zan (Suffisant) et Shi-Py (Chipie)...
Et il y en a beaucoup plus que ça.
Il y a aussi une scène étrange qui brise le quatrième mur dans le tome 2, où un personnage présente une peinture qui est en fait une photo du scénariste...
Et même si ces histoires sont clairement destinées aux enfants, il y quelques blagues résolument adultes dans le tome 1 qui me laissent perplexe. Le tome 2 quant à lui n'a rien de particulier de ce côté-là.
À vous de juger.