L
’âge dur correspond aux « années collège ». Période bienheureuse pour les uns, plus délicate pour les autres, au cours de laquelle le caractère se façonne un peu plus, où l’on tâtonne dans ses relations avec autrui. C’est l’heure des tests également. Entre mecs, c’est à celui qui se vantera de la plus forte expérience, du plus gros frisson, y compris avec les représentantes du beau sexe dont, le plus souvent, on ignore tout. Pour voir quelle taille de poisson les autres peuvent avaler notamment. L’heure est aux petites superstitions, aux petits défis qui permettent théoriquement de mieux se préparer à affronter la prise de contact, ou simplement la différer un peu parce qu’on n’est pas tout à fait prêt. L’heure de jauger son pouvoir de séduction, de tenter quelques parades, d’essayer quelques recettes. Faire le malin, tenter d’épater la galerie, pourquoi pas, mais oser l’intimité, même platonique, ce n’est pas évident. Jusqu’au moment où le pas sera franchi. Être ou se contenter de paraître, réel dilemme.
Tout en légèreté, avec une simplicité qui rend la restitution des observations aussi délicate qu’évidente, tant sur la forme que dans le contenu, Max de Radiguès livre les épisodes d’une phase cruciale de l’adolescence avec tact, sans pathos ni nostalgie qui altérerait la justesse du propos. Avec le recul, nul doute que chacun retrouvera quelques instants vécus, des attitudes adoptées ou rencontrées. Subtil.
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