L
a qualité d'un album se mesure parfois à la difficulté qu'on éprouve à en parler. Preuve par l'exemple avec ce premier tome de Déluge.
Déluge, qu'est-ce que c'est ? De l'anticipation. Facile, c'est écrit sur la couverture. De la science-fiction ? Oui, parce que ça grouille de vaisseaux en tous genres, de bestioles immondes et dangereuses, de clones qui sont de véritables machines à tuer et de technologies dont rêveraient les dictateurs et autres génocidaires de tout poil. Il y a un brin d'aventure, aussi, pour deux personnages, d'abord caricaturaux mais qui s'affinent progressivement, et qui se lancent dans une quête mystérieuse dont l'issue devrait être dévoilée au prochain volume. Et avec ça, vous prendrez bien une touche d'humour ? Pas de refus, et les dialogues sont là pour l'apporter, avec une légèreté, un second degré qui vont bien aux héros, les façonnent et les rendent sympathiques, même si croiser leur route signifie souvent passer l'arme à gauche.
Bref, difficile à cerner, Déluge l'est de toute évidence, parce qu'il mélange les genres, les influences. Une fois de plus, Nicolas Pona impose sa marque, lui qui se plaît à brouiller les pistes. En témoignent son Cycle d'Ostruce, outrageusement original, son Dolls Killer, thriller aux sombres recoins et à l'âme damnée, ou encore une 6e heure qui hésite à livrer ses secrets. D'une certaine manière, Déluge va encore plus loin, parce que plus maîtrisé, parce qu'il fait corps avec ce dessin, signé Hervas, qui sent l'humidité, plombe l'ambiance autant que l'avenir des personnages, renferme le monde sous une eau qui recouvre tout. Tour de force du dessinateur, bonheur du lecteur qui découvre une atmosphère, un univers autant qu'une histoire. Immersion garantie.
Suite et fin au deuxième tome ? C'est ce qui est annoncé. L'impatience est là, comme l'envie d'en découdre pour les clans qui se partagent ce monde de déchirure. Déjà, on se prend à rêver, d'une fin en apothéose, d'autres cycles, d'autres aventures qui feraient découvrir tout ce que le déluge a recouvert et tous les dangers qui couvent dans ses eaux.
Cela faisait un moment que cette BD était dans ma bédéthèque, j'attendais de récupérer le tome 2 pour commencer la lecture de cette série. J'ai abandonné l'idée de trouver le second opus à prix raisonnable : j'ai donc décidé de m'attaquer à Déluge.
Ce 1er tome est correct mais rien d'exceptionnel ni au niveau du scénario que du background.
C’est vrai que la couverture a de quoi attirer le regard lorsque l’on voit un monde où la tour Eiffel serait totalement engloutie. Pour le reste, il faudra repasser mais on évitera tout de même le déluge.
D’emblée, le récit n’est pas crédible car il y a un manque manifeste d’explications qui auraient donné un aspect passionnant à cette aventure dépaysante. Des créatures marines dignes de l’héroïc fantasy font leur apparition dans un monde à la Waterworld (le fameux flop qui a mis fin à la carrière exceptionnelle de Kevin Costner). Bref, on semble être dans une autre dimension. Pour autant, l’accent est bien mis sur la science-fiction d’anticipation.
On voit des êtres qui ne sont plus humains et on ne comprend rien sur les enjeux de cette histoire. Bref, la mise en scène ne sera pas des plus réussies. Un tandem se forme mais on devine qu’il y a anguille sous roche. Les dialogues seront par moments assez navrant.
En conclusion, une petite déception sans prétention.
Un vrai petit bonheur cet album !!
Le scenario, le dessin, ...et les dialogues entre les deux personnages principaux... franchement jubilatoire.
J'ai réellement hâte de me plonger dans le suivant...
Merci pour ce petit bijou.
Excellent, inventif et surprenant. Voici les 3 qualificatifs que je donnerai à cette série.
Coté dessin même louanges........
Finalement que du bon....
7/10.
Et bien voilà une histoire (à priori le 1er tome d'un diptyque) qui n'est pas évidente à aborder tant les auteurs se sont amusés à mélanger les genres, brouiller les pistes.
A quoi avons-nous à faire? Un récit d'anticipation très certainement. La terre à pratiquement disparue, noyée par un déluge qui a transformé notre planète en monde aquatique. Mais aussi à de la science-fiction avec des vaisseaux (dont un vient du ciel apparemment), une technologie futuriste (entre autres les clones), des êtres humanoïdes et autres bestioles n'appartenant pas à notre bestiaire classique. De plus le récit ne semble pas se prendre au sérieux avec un second degré dans les dialogues (qui sied bien aux personnages et contribue à les rendre attachants) et deux personnages principaux dont les rapports sont dans un premier temps caricaturaux mais qui s'affinent par la suite.
Où sommes-nous, à qui avons-nous à faire, quels sont les enjeux? Là aussi le brouillard est bien épais. Sur l'époque, rien. Sur la structure du monde? On nous présente bien différents groupes mais peu d'éléments sur les relations entre ces différents clans (difficile de parler de pays ou de nations), sur leur influence sur le fonctionnement du monde et des êtres qui le peuplent. Sur les enjeux de l'histoire? Bah un vaisseau finit au fonds de l'eau. Le seul rescapé est un clone qui va être reprogrammé (par qui?) pour accomplir une mission à priori vitale (laquelle et pour qui?). Bah, on pourra toujours dire que la surprise va être totale, que au moins, on ne devinera pas la fin trop à l'avance.
Ce récit un peu "fouillis" est très bien mis en image grâce à une galerie de portraits des plus réussie, une excellente évocation de cet univers immergé et une habilité à rendre l'atmosphère tant dans les scènes aquatiques que dans les milieux plus confinés.
Bref tout cela est plutôt déroutant. J'ai hésité sur la note entre 8 et 7. Le coté peu fluide de la narration lié à l'absence d'informations peut certainement déranger. Moi il m'a plutôt intrigué car je pense que c'est un choix des auteurs et donc une technique parfaitement maîtrisée. De plus l'univers créé est riche de potentiels et, en optimiste de nature, j'opte pour un 8 en imaginant un final faisant feu de tout bois.
Les pluies diluviennes ont transformé la Terre en planète aquatique obligeant les humains à migrer aux fonds des océans ou vers l'espace. Après plusieurs siècles d’absence, les migrants des étoiles envoie sur Terre une émissaire bien particulière. Mais la Terre et ses habitants ont bien changé…
Le 1er opus de ce diptyque annonce d’emblée la couleur : jolie fille, gros méchants, société en déliquescence et combats musclés mais cette efficacité n’est pas dénuée d’humour et de cynisme. Cependant, l’intérêt de l’album réside principalement dans le dessin de Jesùs Hervás Millán avec des décors pleinement maîtrisés, une galerie de portraits impressionnante et des monstres hideux à souhaits … une mention particulière à Normaé, la sidérante pin-up sidérale (!). Et même si certaines planches apparaissent fortement inspirées par certaines grandes productions hollywoodiennes (Water World, La Menace fantôme, Abyss….), l’ensemble s’avère convaincant.
Un album efficace au graphisme particulièrement réussi qui joue intelligemment des codes du genre sans pour autant en abuser.
A lire.