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’annonce de la nomination de William P. Stahl au poste de secrétaire à la sécurité intérieure sonne comme un coup de semonce pour quatre amis d’enfance. Le temps les avait éloignés, l’évènement va les réunir : les Vigilantes vont être reformés pour éloigner le Mal qui revient sur le devant de la scène. Vigilantes, c’est le nom du groupe composé d’ados fans de comics, masqués et costumés à la manière des héros dont ils n’auraient pas voulu rater une aventure, qu’ils constituaient il y a une trentaine d’années. Super, ces héros-là ? À l’origine, pas plus que ça, mais la petite annonce trouvée dans un de leurs magazines favoris, vantant les pouvoirs d’un chaman, a pu les transformer…
Disons-le franchement, le premier tome de cette nouvelle série, qui devrait en compter quatre, constitue une rafraichissante surprise. Sur la base d’une histoire faisant vibrer la corde sensible de la nostalgie et rendant hommage aux comics, Jean-Charles Gaudin propose un récit remarquablement charpenté. Parmi les lecteurs de BD qui ont aujourd’hui l’âge de son quatuor, la quarantaine, bon nombre doivent avoir gardé dans un coin de leur tête, au chaud, le souvenir d’avoir appartenu à un bande de copains qui passaient leurs vacances en plein air, à construire des cabanes, à s’enflammer collectivement et à fabuler autour des aventures de héros sur papier, à tous soupirer le cas échéant pour la même fille lorsqu’il y en avait une assez téméraire (ou esseulée) pour se joindre au groupe. Ce tome joue sur ce registre, sur la réunion de cette « fratrie » que les carrières, les conjoints ont disloquée ; l’envie de conserver intacts certains souvenirs ou une certaine lâcheté, pour éviter d’avoir à confronter les trajectoires, les déceptions, l’évolution des personnalités a également pu jouer un rôle. Il y a avant tout cela dans Vigilantes, même si le souffle de l’aventure est également présent.
Le fait de situer l’action en Amérique, selon l’expression usuelle, y contribue et donne du cachet (comment parler de crédibilité ?) dès lors qu’on parle de super héros. La construction en chapitres, courante dans le genre, facilite les allers-retours entre situation actuelle et passé. Il faut l’avouer, parce que le scénariste prend le temps de façonner les personnages et leurs relations, on ne sait pas grand-chose de la menace que représente Stahl en achevant la lecture de ce premier volet. On est pourtant convaincu que le danger est réel, qu’il reste à découvrir des pans entiers du passé des ados et que la lumière sera faite sur les agissements de l’industriel promu politicien. Il est même possible que l’intérêt penche de ce côté de l’intrigue plutôt que sur le combat que vont se livrer le Bien et le Mal dans un contexte plus contemporain, les deux étant pourtant indissociables.
Le talent de Gaudin consiste sans doute à pousser le lecteur à échafauder des hypothèses, des pistes, notamment pour répondre à la question « pourquoi ne sont-ils plus que quatre ? », « quelles expériences ont façonné ces adultes, qu’est-ce qui les a séparés en dehors des aléas ordinaires de la vie ? ». Si le charme opère, c’est parce que le dessin réaliste de Riccardo Crosa, rompu au style comics, accompagne des discussions nombreuses et étoffées dont la qualité mérite d’être soulignée : les protagonistes étant régulièrement amenés à reconstituer ou exposer des évènements passés, la bonne tenue des dialogues, maillon faible de nombreuses productions récentes, joue un rôle prépondérant. Seule ombre au tableau, la couverture, avec son Superman façon Action man en fâcheuse posture et maculé de sang, pourrait induire en erreur quant au contenu de l’album : pas de trace de l’esprit plus ou moins trash qui fleurit dans certaines séries portées par un effet de mode et qui s’ingénient à malmener les codes et les icônes du genre pour un résultat souvent douteux.
Vigilantes, sous son vernis grand public, mérite mieux que cette assimilation hâtive. Ses qualités pour décrire l’humanité de ses personnages priment sur leurs éventuelles (pour l’heure non révélées) capacités surhumaines, et c’est très bien comme ça. La suite, vite !
J'ai bien aimé cette saga qui fait un peu comics à la française. Cela démarre assez fort avec un premier tome assez crédible où l'on ne voit pas encore les super-héros en action avec leur pouvoir. J'ai apprécié l'évolution des personnages qui ont perdu leurs illusions d'enfant mais qui arrivent à trouver la force pour s'unir à nouveau face au danger.
Les séquences sont habilement découpées afin de suivre le parcours des différents personnages. Le récit avance à petits pas en n'oubliant pas l'aspect psychologique. Ce n'est que dans le troisième tome qu'on va découvrir ce qui s'est passé avec Sam.
Le dessin est net et précis comme je l'apprécie. On entre tout de suite dans l'histoire. Les décors sont assez satisfaisants. Petit bémol sur des couvertures assez trash qui peuvent induire en erreur.
Au final, une série sur 4 tomes qui constitue une assez bonne surprise.
Le début d'une série prométeuse. Le scnénario se met en place, et la majorité des personnage font leut présentation.
Bref, un tome 1 en bonne et due forme, mais qui ne surprend pas, et qui n'apporte rien d'autre qu'une mise en bouche.
Reste à savoir ce que donnera cette bd prévue en 4 tomes.