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érivés de la série "mère" Kookaburra, les épisodes de Kookaburra Universe ont pour objet la jeunesse ou la genèse des différents personnages imaginés par Crisse. Ces albums successifs sont l'oeuvre de multiples auteurs s'appropriant les personnages en étoffant leur histoire personnelle.
Après Dragan Preko et Taman Kha, c'est le sergent O'Hara qui nous fait en détail le récit de la désastreuse mission du vol 7114 (un clin d'oeil à Hergé au passage) dont il avait le commandement et qui lui valut son surnom de Skullface. Mission qui commence par un simple relevé topographique autour de la planète Dakoï et qui se transforme en course poursuite dans la jungle entre les membres de l'équipage, des Dakoïds et des Amazones venues semer le trouble dans la troupe.
L'aventure est relativement palpitante, nous nous retrouvons dans l'ambiance d'un commando en territoire hostile cherchant à tout prix à échapper à leurs poursuivants. Le rapprochement avec un bon film du genre, au Vietnam par exemple n'est pas extravagant. Si tant est que cela soit possible en 46 planches, tous les éléments sont là pour que cela soit plutôt bien rendu : rebondissements, traîtrises, alliances temporaires et élimination progressive du groupe. Malheureusement, cela va un peu trop vite pour laisser monter la tension et prendre la mesure de la menace qui pèse sur le groupe. Un tome 2 aurait sûrement été nécessaire.
Pour rajouter à la déception, le dessin paraît sans relief, sans ardeur, presque tout en rondeur, ce qui tranche nettement avec le trait de Crisse qui est lui plus anguleux, plus rugueux, plus hargneux en somme. Nous restons avec un goût de fade dans les yeux qui n'est pas le reflet de ce que devrait être cette aventure tragique, angoissante et dramatique. Brionès nous a habitués à mieux, notamment lors de sa reprise de La Geste des Chevaliers Dragons. Changer de dessinateur pour chaque personnage passé en revue dans ces one shot ou few shot n'est pas en soi une mauvaise idée, d'autres y sont arrivés avec talent, par exemple dans la série Donjon Monsters qui fonctionne sur le même principe, mais il est préférable dans ce cas de faire abstraction du style de l'auteur originel plutôt que d'essayer de rester dans sa ligne. Le pari est trop risqué et le résultat souvent décevant. L'échec est presque inévitable, la preuve ici.
Néanmoins, l'ensemble n'est pas déplaisant et se laisse lire facilement, même si une fois l'album refermé, les souvenirs inoubliables ne jonchent pas par centaines nos esprits engourdis. Kookaburra Universe est loin d'être la série idéale, avec ses hauts et ses bas, mais nous en venons à la préférer à la série mère...
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