D
ans le petit monde, tous les acteurs se préparent à livrer une ultime bataille. Le héros, Piedra, est sur le point de voler au secours de sa fiancée, Lyze, prisonnière de Gancho. Quant à Kumiko et ses frères, peu habitués à la violence des bas-fonds de la ville, ils regardent d’un œil curieux, mais aussi inquiet, le combat qui fait rage.
Dans un dessin animé de Walt Disney, et plus particulièrement dans celui de Peter Pan, l’issue de l’affrontement ne ferait aucun doute. Malgré la force et la malice de l’ennemi, les enfants au grand cœur triompheraient lors d’un happy end magique et réjouissant. Seulement, voila… Le petit monde n’a rien d’un conte de fées, même si les personnages font immédiatement penser à ceux de James Matthew Barrie. Ici, point de bons sentiments : le sang coule, les têtes tombent, la drogue circule, les esprits sont malfaisants… Quant au héros, plutôt que de sauver les innocents, il les entraîne avec lui dans sa perte.
Dernier volet du triptyque, La casa feliz conclut de bien belle façon un récit noir et intense. Le rythme, déjà enlevé dans les deux précédents tomes, s’accélère encore jusqu’à un final qui prend le lecteur à contre-pied et s’avère légèrement décevant. Ce dernier point est certainement le seul bémol d’une série qui permet non seulement de suivre avec intérêt une chronique sociale parfaitement maîtrisée ainsi qu’une aventure palpitante, bien que cruelle, mais aussi de découvrir un jeune dessinateur japonais, bourré de talent. Son trait nerveux et son sens du mouvement font merveille et donnent au scénario un coup de fouet bienfaiteur.
« La synthèse parfaite entre le manga et la BD occidentale », mot d’ordre de la collection Cosmo des éditions Dargaud, est respecté à la lettre. À découvrir.
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