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apon, début du 17e siècle. Matsuyama Kaze est un rônin, comprenez un samouraï qui n’a plus de maître. Mort au combat, ce dernier laissa une veuve et une fille disparue de 9 ans. Ayant fait la promesse de la retrouver, Kaze parcourt désormais le pays à sa recherche. Cependant, c’est une toute autre mission qui l’attend près du village d’Higashi : le cadavre d’un marchand retrouvé à la croisée de chemins, un magistrat pressé de désigner un coupable, un seigneur qui a du mal à se faire à la ruralité des lieux et un groupe de brigands qui sème la terreur parmi la population. Sous fond de corruption et de traditions nippones, le samouraï mène l’enquête.
Quel rapport entre la marque automobile Nissan et Les aventures de Matsuyama Kaze ? Aucun, a priori. Pourtant, l’auteur de cette trilogie, Dale Furutani, est également le directeur des systèmes d’information de la firme asiatique. Vincent Dutreuil (Ada Enigma, Racines) en réalise l’adaptation.
Même si l’époque et les lieux sont différents, il est difficile de ne pas penser au Juge Bao édité chez Fei. Le sens du devoir, les codes de l’honneur ainsi qu’une altération de la justice « officielle » sont présents dans les deux séries. La comparaison s’arrête là. Kaze n’est pas un juge, mais un guerrier dont le passé est dévoilé au fil des chapitres. L’intrigue, plaisante sans être passionnante, vaut surtout pour la richesse des différents acteurs et l’ambiance, très particulière, du Japon de l’époque. Le personnage de Manase est, à ce titre, remarquablement réussi. Seigneur malgré lui dans une province reculée, il garde une profonde nostalgie des temps anciens et méprise la plèbe locale, qu'il considère comme inculte et insensible aux arts, dont le Nô, qu’il affectionne.
Joliment illustré par Vincent Dutreuil, Cadavres à la croisée des chemins appelle forcément une suite, la promesse de Kaze à sa maîtresse n’étant pour l’heure pas tenue. Ce serait également l’occasion de retrouver avec plaisir un auteur bien trop discret dans l’univers de la bande dessinée.
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