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ritz Haarmann arrive en tête du palmarès – non enviable - des « grands » tueurs en série européens. En quelques mois de l’année 1924, il a sauvagement assassiné et soigneusement dépecés plus d’une vingtaine de jeunes hommes. Ces macabres méfaits ont fait de lui le Boucher de Hanovre.
Que les âmes sensibles soient averties, cet album regorge de scènes insoutenables. Peer Meter et Isabel Kreitz ont choisi une approche ultra-réaliste pour conter cette terrible histoire. Heureusement, ils se gardent bien de tomber dans le Grand-Guignol ou le voyeurisme malsain. Il s’agit, avant tout, d’une reconstitution minutieuse des conditions de vie endurées par les Allemands pendant l’entre-deux guerres. La République de Weimar, héritière de la défaite de 1918, fut une époque de grandes misère pour la majorité de la population. La grande force du récit vient de la manières avec laquelle le scénariste de L’empoisonneuse a intégré à ce quotidien morne, fait de chômage, de pénuries et d’hyper-inflation, les délits de ce terrifiant assassin.
Haarmann, homme reconnu comme dangereux et instable depuis des années, n’aurait pas pu commettre ses crimes dans une société fonctionnant normalement. Dans ce cas précis, alors même que tous les indices le pointaient du doigt, il réussit à échapper aux autorités pendant de longs mois et continua à répandre le sang de ses victimes. Si la hache du meurtrier fait frissonner, les réactions de ses connaissances et voisins, tous embarqués dans de petits trafics de subsistances, n’en sont pas moins dérangeantes. Et c’est sans parler de l’action de la police qui préféra ignorer pendant longtemps de se pencher sérieusement sur la piste de ce sinistre personnage. Alliant la précision de l’historien à un souffle romanesque certain, la narration de Meter est implacable.
Isabel Kreitz (L’espion de Staline) utilise, à bon escient et avec une dextérité extraordinaire, le crayon gris « brut » pour illustrer ce scénario. L’absence d’encrage, associée à l’infinie palette du graphite, confère à l’album une atmosphère unique. Les bas quartiers de la capitale de la Basse-Saxe n’ont rien à envier au Whitechapel d’un autre tueur également passé à la postérité. La mise en scène est également d’un excellent niveau, la dessinatrice n’hésite pas à faire usage de nombreux angles de vue audacieux.
Haarmann, le boucher de Hanovre est une réussite à tous points de vue. À réserver néanmoins à un public averti et aux amateurs de viandes rouges au cœur bien accroché.
BD très sombre mais qui ravira les amateurs de “faites entrer l’accusé” (oui, j’en connais!). Nous voilà sur les traces de Fritz Haarmann, mieux connu comme “le boucher d’Hanovre”, un des plus célèbres tueurs en série européens.
Haarmann entraîne des jeunes hommes chez lui pour les tuer, dépecer leur corps dont il fait commerce auprès de son voisinage. Âme sensible s’abstenir !
Le dessin crayonné vaut vraiment le détour, chaque case est un tableau.
la suite :
http://bdsulli.wordpress.com/2011/11/28/haarmann-le-boucher-de-hanovre/
Je n'ai pas été transporté par cette histoire.
sans doute qu'une sur-abondance au cinéma de gens comme Haarman, me laisse aujourd'hui indiférent à ses agissements.
Par contre j'ai adore le dessin, sombre à souhait collant bien à l'histoire.