L
ouis Meunier est ouvrier. Il égorge des poulets dans une usine, un travail peu gratifiant qui lui permet de faire bouillir la marmite, mais guère plus. Dans cet univers où la lutte des classes a succombé au capitalisme triomphant, la tentation est grande de diversifier ses activités, quitte à dépasser le cadre strictement légal, pour sortir de la masse et offrir à sa famille un avenir plus radieux. Jusqu'où Louis sera-t-il prêt à aller ?
La faute aux chinois est un récit particulier, dans le sens où il est très difficile de percer les intentions des auteurs, voire même de dégager un quelconque thème central. Il est vrai que l'histoire concoctée par Aurélien Ducoudray part un peu dans tous les sens, passant allégrement d'un angle intimiste à un autre davantage centré sur des enjeux à l'échelle de la société. Il en ressort une impression de cafouillage que n'aide pas à dissiper des relations entre personnages qui changent de manière beaucoup trop abrupte. Les transitions sont trop soudaines, ce qui fait perdre en crédibilité des acteurs qui peinent à susciter une grande empathie, quels qu'ils soient.
Le dessin de François Ravard, jeté, entretient assez habilement une ambiance lourde et souligne efficacement la dureté du milieu dans lequel évoluent les protagonistes, tout en les gratifiant d'un physique qui, souvent, leur va comme un gant. Cette réussite graphique ne suffit malheureusement pas à rendre attachants les personnages, ni ne rachète vraiment un scénario qui, en définitive, n'a rien d'extrêmement palpitant.
C'est toujours de la faute de quelqu'un d'autre quand les choses vont mal. On ne se remet jamais en cause, ni des choix qu'on opère et qui sont pourtant à l'origine de ses mésaventures. Un brave homme issu de la classe ouvrière va en faire les frais en épousant une secrétaire ambitieuse tenant des rapports assez ambigus avec son frangin.
Cet album est bien dessiné et se lit avec une agréable fluidité. Pour autant, il y a des scènes qui font répétition et qui accélèrent une relative longueur dans le récit. C'est une fausse chronique sociale puisque l'on va se tourner vers le polar pur et dur au fil de ce récit. Mon gros reproche est que cela ne sera guère palpitant.
Bref, il y avait de la matière mais l'exploitation ne m'a guère convaincu. Pour autant, ce n'est pas totalement à jeter. Le scénariste fera sans doute mieux la prochaine fois.
Je ne comprends vraiment pas la chronique ci dessus, on n'a surement pas lu la même chose ( les autres lecteurs non plus a en voir le nombre d'étoiles et de votes).
L'histoire ne part pas dans tous les sens, elle est barrée mais elle est sans cafouillage. Les personnages sont cinglés mais ils ne changent pas vraiment ( encore moins de façon abrupte). Quant au transitions soudaines ...je vois pas. bref ce chroniqueur n'a rien compris.
Perso je ne me suis pas interrogé sur l'intention des auteurs mais plutôt jus-qu’ où ils nous emmèneraient avec ces personnages tous plus cinglés les uns que les autres...j'ai pensé a "buffet froid" de Blier par l'ambiance vraiment étrange et dérangeant de cette histoire, par son suspens aussi...j'ai adoré ( le dessin peu être ne me convient pas vraiment mais bon...)