I
mpliquée à son insu dans une opération de contre-espionnage français, Ivory Pearl se retrouve coincée dans la Sierra Maestria. Poursuivie par des mercenaires sans pitié, la jeune journaliste tente d’emmener Negra, la nièce d’un riche trafiquant d’armes international, en lieu sûr. Ignorant le fin mot de l’histoire, elle a l’intention de ramener la petite auprès de son oncle à La Havane, ne sachant évidemment pas que c’est ce dernier qui avait commandité son kidnapping et son assassinat six ans plus tôt.
La princesse du sang est le titre du roman inachevé de l'écrivain Jean-Patrick Manchette, décédé en 1995. Un ultime récit que le fils du romancier, Doug Headline, a reconstitué et terminé à partir des notes de son père et que les lecteurs découvrent sous forme de diptyque au sein de la collection Aire Libre de Dupuis.
Après un premier volet assez dense, mettant en place les enjeux et les différents protagonistes, cette suite fait converger tous les intérêts vers Cuba, à l’aube de la prise de pouvoir de Fidel Castro. Le véritable jeu de pistes, minutieusement installé à l’aide de nombreux allers-retours, fait place à un récit beaucoup plus linéaire, reposant principalement sur de l’action. Si les auteurs n’oublient pas de lever le voile sur cette histoire d’espionnage ancrée dans un contexte géopolitique et historique intéressant, l’album est surtout axé sur cette traque prenante en pleine jungle, parfaitement rendue par le dessin réaliste de Max Cabanes (Dans les villages, La maison Winchester).
En s’attaquant à la partie inachevée du roman, ce second tome laisse une impression plus brouillonne. Une construction plus improvisée et une conclusion légèrement maladroite qui ne remettent pas vraiment en cause la qualité de ce polar, mais qui permettent surtout de souligner une nouvelle fois tout le talent du regretté Jean-Patrick Manchette. Car, si cette conclusion haletante parvient à remplir les blancs de cette œuvre orpheline, elle n’a cependant pas la prétention de venir combler le vide laissé par l’auteur.
Toujours aussi haletant, ce deuxième et dernier tome finit remarquablement cette histoire de contre espionnage.
Un trés bonne oeuvre à relire...
Cette seconde partie est tout aussi réussie que la première.
La première était plus calme, celle ci est tout le contraire, violent, dur et génial.
Le dessin est toujours aussi bien.