C
’est la consternation à Kabukicho, quartier des plaisirs et repaire de crapules en tous genres. Yoshio Anjô, le chef de l’un des clans le plus influents, a disparu sans laisser de traces avec sa jeune maîtresse et près de trois millions d'euros. Si tout porte à croire que le vieux s’est offert une retraite dorée, son bras droit n’est pas du même avis et semble prêt à tout pour retrouver son supérieur. De son côté, Ichi « The Killer » est en pleurs, car il vient de commettre un nouveau meurtre sanglant. Derrière lui, une équipe de malfrats s’apprête à nettoyer la scène du crime.
Si les lecteurs francophones ont découvert Hideo Yamamoto à travers la série Homunculus, c’est pourtant le tueur nommé Ichi qui a permis au mangaka de se faire un nom au Japon. Si l’autre seinen de l’auteur se rapproche plus de la psychanalyse, cette saga, adaptée au cinéma par Takashi Miike, doit surtout sa notoriété à son contenu particulièrement violent. Les premières planches de l’album donnent d’ailleurs immédiatement le ton et installent l’intrigue au cœur d’un milieu yakuza sans concession. Des mutilations corporelles aux meurtres sanglants, en passant par le viol de cadavres et une prostituée couverte de cicatrices, Hideo Yamamoto n’épargne rien à ses lecteurs et entre donc immédiatement dans le vif du sujet.
Si cette histoire de règlement de comptes entre yakuza ne déborde pas d’originalité, le développement psychologique du personnage principal apporte déjà une certaine profondeur à cette mise en place réservée à un public averti. Si la personnalité torturée de ce jeune tueur armé de chaussures particulièrement destructrices ne manque pas de séduire, les autres protagonistes, tel que Masa le masochiste piercé qui orne la couverture, ne sont pas en reste. Le graphisme contribue à faire ressortir l’expressivité de ces criminels aux sourires terrifiants.
Un début de saga qui n’y va pas de main morte et qui annonce directement la couleur pour les neuf tomes à venir.
Hideo Yamamoto s'est fait connaître sur l'excellente série Homunculus que j'ai à peine découverte récemment dans mon exploration du manga. Ichi the Killer a connu une adaptation animée et cinématographique signée Takashi Miike.
Au début, il faut rentrer véritablement dans l'univers de ces yakuzas au milieu d'une guerre de gangs. La violence sera omniprésente avec certaines scènes chocs. Je conseille la lecture plutôt aux adultes et même pour un public averti. C'est parfois dur et parfois macabre : on a le choix !
Les scènes d'action sont d'une parfaite clarté ce qui pêche parfois dans le manga d'action. Il y a également un dessin qui est toujours aussi lisible. Je ne dis pas qu'il est beau car les traits sont noircis.
Par ailleurs, mauvais point pour l'édition car les cases sont parfois coupées avec des dialogues où il manque une lettre. Bref, les marges n'ont pas été respectées et c'est imprimé sur un petit format. D'où, je ne conseille pas l'achat.
Au final, c'est correct mais sans plus avec une conclusion qui nous laissera indifférent.