L
e groupe Glénat réorganise, via sa « division » humour Drugstore, une partie de l'œuvre de Didier Tronchet. Au programme, de nouveaux titres, une nouvelle maquette et une nouveauté ! Au revoir Les damnés de la terre associés, dites bonjour aux Poissart !
Après un hiatus de plus dix ans, Tronchet ressort de sa musette les acteurs de sa comédie humaine, version humour très noir. Pour Les Poissart au paradis, il a choisi de délocaliser en Afrique, les Poissart, les Landry et le directeur du sanatorium. Si l’idée est alléchante sur le papier, le résultat est des plus décevants. En effet, le créateur de Raymond Calbuth ne fait que transposer dans un nouveau décor des situations déjà vues dans les tomes précédents. De plus, l’auteur fait preuve d’une certaine tendance à la répétition au sein même de l’album. Le lecteur d’ancienne date ne trouvera rien de nouveau à se mettre sous la pupille. Quant au nouveau venu, il rira peut-être, mais sera sûrement déçu par le manque de diversité des scènes.
Tronchet a toujours su manier le second (voire le troisième, le quatrième, etc.) degré avec un doigté certain. Malgré le misérabilisme avoué des protagonistes, il avait veillé à leur laisser un fond d’humanité. Même dévoré par son extrême misanthropie, l’épicier Grubert finissait par craquer. Dans Les Poissart au paradis, cette attention pour ses héros semble avoir disparu. À l’image de Monsieur Paintex, les personnages cabotinent, font juste ce qu’on attend d’eux, comme de bons automates. Ils sont présents, mais vidés de leur matière. La loi de séries exige des nouveautés pour faire vivre le titre. Dans le cas présent, Tronchet se force, et l’âme des gens du Nord en paye le prix.
Les Poissart au paradis peine à faire sourire et n’apporte guère de nouveauté à la collection. À réserver en premier lieu aux amateurs indulgents.
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