J
eune dogon, Amakala s’inquiète de la sécheresse qui sévit dans sa région. Prendra-t-elle bientôt fin ? Les indices laissés par le chacal sacré présagent du contraire et le crochet à nuages forgé par le père d’Iéména, son meilleur ami, ne semble pas vouloir agir. N’écoutant que son cœur et sans attendre les résultats de la danse pratiquée par les masques, le garçon dérobe l’objet destiné à faire tomber la pluie. Tandis que son vol crée la panique au village, il tente sans succès de faire pleuvoir depuis le sommet d’une falaise. Il ignore qu’il est observé lorsque, épuisé, il dissimule le crochet entre des rochers. L’outil ayant de nouveau disparu, Amakala va devoir le retrouver afin d’assurer l’avenir des siens...
Après une pré-parution dans le magazine Géo Ado, Le crochet à nuages ouvre en beauté la nouvelle collection, simplement intitulée Géo Bd, des éditions Dargaud, publiée en partenariat avec la fameuse revue Géo. Signé Béka (Les fonctionnaires, Les foot-maniacs, Les rugbymen, Studio danse), pseudonyme regroupant le duo formé par Caroline Roque et Bertrand Escaich, le récit propose une balade toute de fraicheur au cœur du Mali et, plus spécifiquement, chez les Dogons. Les premières pages plongent d’emblée le public – jeune surtout, mais les adultes se laisseront facilement emporter aussi – dans l’ambiance d’un conte très humain et au ton légèrement amusé. Tout en suivant les tribulations d’Amakala, le lecteur découvre la culture dogon, ses traditions et les difficultés auxquelles ce peuple est souvent confronté. Croyance dans les esprits, pouvoir des chamanes, tabous, pratiques cultuelles et usuelles, liens de parenté, projets d’alliances matrimoniales dès l’âge tendre, récolte du guano pour l’engrais le long d’abruptes falaises, tout y est. L’histoire, enlevée et bien rythmée, n’en est alors que plus riche et intéressante, tandis que les personnages – le héros fauteur de troubles en tête – s’avèrent particulièrement attachants.
Porté par le dessin juvénile et attrayant de Marko (Agence barbare, Mashimaro, Pas sang toi), dont la mise en couleurs rend également bien l’atmosphère sahélienne, Le crochet à nuages constitue une lecture vivifiante et plaisante. Dépaysement et agrément garantis. Embarquez donc !
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