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uand les voisins vous apportent du travail, c’est que votre réputation n’est plus à faire. Bon, « l’affaire » que Madame Zelda est venue confier à Jérôme (Mireille ne répond plus au téléphone !) tient peut-être plus du service entre ami qu’autre chose, mais quand on est aussi occupé que Jérôme, c’est toujours mieux que rien. Évidemment, la situation va bien vite se compliquer quand le GIGN lui tombera sur le paletot pour « discuter ».
Alain Dodier reprend les thèmes qui ont fait le succès des aventures du détective en Solex (voir les chroniques d’Un chien dans un jeu de quilles et d’Un petit coin de paradis). Jérôme se retrouve ainsi plongé dans une histoire d’évasion et de butin d’un ancien braquage, le tout mâtiné de tensions familiales. Le scénariste tient bien son sujet, même si l’intrigue – assez simple au demeurant – finit par nécessiter une lourde avalanche de révélations dans les dernières pages. Autre bémol, particulièrement pour les amateurs de Babette, cette dernière se voit être reléguée, tel un passage obligé, dans un tout petit rôle annexe n’apportant absolument rien à l’histoire. Néanmoins, l’ancrage dans un quotidien véritablement réaliste, la tendresse de l’auteur pour ses personnages et les petites touches d’humour (voir le héros au volant d’une voiture est toujours une expérience "intéressante") font de la lecture de Mathias un bon moment de détente.
Graphiquement, le rendu est particulièrement fin et détaillé. Dodier a choisi une mise en scène très traditionnelle sagement construite sur quatre, voire cinq bandes. À la limite d’un moule à gaufre peu appétissant, le dessinateur arrive néanmoins à dynamiser ses planches grâce à un très grand sens de la profondeur. En effet, très souvent, les cases se décomposent en plusieurs niveaux, ce qui permet de vraiment donner du corps et du volume à l’album.
Un nouveau dossier bouclé avec brio par Jérôme K. Jérôme Bloche. À lire.
Jérôme et Babette ou l'art de rester jeune. Dodier a fait évoluer ses héros et le "gentil" Jérôme a perdu de sa naïveté et doit affronter des adversaires redoutables. Le scénario est vif et les planches toujours aussi soignées. Alors malgré des épisodes un peu en deçà au niveau intensité (contrairement à celui-ci), cette série , justement récompensée à Angoulême, reste de loin une de mes préférées !
Nous retrouvons Jérome qui se retrouve embarqué dans une aventure tout à fait palpitante.
Dodier réussi encore une fois de plus une bonne intrigue, avec notre trop bon Jérome K Jérome.
Félicitations à Dodier qui à l'art de faire vivre sa série. Art reconnu d'ailleurs par un fauve au festival d'Angoulême 2010 bien mérité. Après avoir rendu son personnage mythique au fil des épisodes, la série s'est essoufflée à mon goût. Au point de lire certains albums en sachant qu'ils seront trop classiques, sans surprises. Dodier a su réagir. Tout d'abord en proposant des histoires sous forme de dyptiques permettant de donner plus de volume à l'intrigue et aux personnages. Maintenant revenu à une histoire par tome (depuis l'album précédent), je trouve l'exercice mieux maitrisé. L'intrigue s'étale avec un rythme parfait pour le nombre de pages (petit hommage à la librairie Bulle du Mans en passant dans les rues). Jérôme Bloche possède toujours ses traits de caractère qui nous font l'aimer. Le risque de ce personnage est de devenir vieillot. L'art ce cet album est de l'ancrer un peu plus dans le présent par de petits détails et de lui donner même des perspectives d'évolution. Solide donc. J'ai retrouvé du plaisir à lire Bloche et même de l'impatience à attendre le prochain!