I
l est le chanteur sans nom. Sur scène, il avance masqué pour reprendre à sa façon les ritournelles à la mode. Et si le temps a effacé jusqu’à son souvenir, ou presque, il n’en connut pas moins un grand succès dans les salles et autres cabarets où il se produisait. Ceux qui l’ont connu, des plus illustres à de parfaits inconnus, conservent de lui l’image d’un homme enjoué qui aime rire et boire en bonne compagnie – un peu trop, peut-être. Lui qui a partagé le quotidien d’un Charles Aznavour et de la môme Piaf aura vécu à cent à l’heure, brûlant la vie par les deux bouts, profitant de l’instant présent pour finalement disparaître purement et simplement de la mémoire collective. Un peu flambeur, un peu roublard, mais pas bien méchant, c’est son portrait tout en nuances que proposent les auteurs de cette bande dessinée au ton particulier.
Arnaud Le Gouëfflec varie les points de vue et témoignages, épargnant au lecteur le côté rébarbatif que peuvent avoir certaines biographies romancées. Il alterne ainsi récits d’époque et recherches poussées de la part d’un enquêteur improvisé, qui incarne certainement le scénariste lui-même et symbolise son devoir de mémoire. Au dessin, Olivier Balez effectue un travail remarquable et retranscrit à merveille l’ambiance du temps jadis, conformément, en tout cas, à l’imagerie qui subsiste de cette période phare dans l’histoire de la chanson française. Son jeu sur les lumières, aidé par une mise en couleurs on ne peut plus adéquate, est également d’une efficacité redoutable, avec pour résultat une atmosphère où l’on éprouve un réel plaisir à déambuler.
Une bonne idée parfaitement exécutée, voilà qui résume bien ce livre hautement recommandable. Une curiosité, en même temps qu’une invitation à se replonger avec délectation dans un passé révolu pour rendre à son souvenir la vitalité qu’il mérite.
Je ne connaissais pas du tout le chanteur sans nom qui fut une gloire durant les années 30. Je vois que les concepts marketing étaient déjà développés au cours de ces années là pour vendre un produit à savoir un chanteur de charme. En effet, ce chanteur qui reprenait à la radio des succès de l'époque portait un masque noir à la Zorro sur le visage afin de perpétuer le mystère. Daft Punk reprendra cette même idée une cinquantaine d'année plus tard.
On va également côtoyer Charles Aznavour la grande Môme Edith Piaf qui furent ses amis. C'est également une biographie sans concession qui ne fera pas dans la complaisance s'agissant de ce personnage parfois lâche et malhonnête.
Il manque parfois un peu de dynamisme sur cette oeuvre mais elle demeure suffisamment intéressante pour que l'on s'accroche jusqu'à la fin. On ne retiendra que le positif à l'image de ce chanteur populaire qui a sombré dans l'oubli.
Comment un type qui a eu à ce point à son actif... Arnaques en tout genres, escroqueries, mensonges, vols... a-t-il pu cependant laisser dans la mémoire de gens qui nous paraissent recommandables un aussi bon souvenir. C'est ce que vous propose de découvrir cette BD aux dessins acceptables, mais surtout très bien documentée et qui nous fait découvrir le parcours, non glorieux et pourtant lumineux d'un homme qui est tombé dans l'oubli. Un bon moment de lecture.
Surprenante histoire racontée de façon très originale avec le spectre du chanteur qui nous guide tout au long du livre.
Histoire déroutante d'un homme qui s'est laissé ensorcelé par les plaisirs de la vie qui le feront mourrir alors qu'il aurait pu être une star que l'on n'oublie pas.
Parfait inconnu de nos jours , cette BD nous permet de le faire revivre le temps d'une lecture.