"Z" pour Zagur, ou le destin d’une famille d’origine juive fuyant les évènements d’Algérie dans les années 50, pour tenter leur chance à Paris en intégrant la pègre puis en y gravissant les échelons un à un.
Les belles heures du banditisme parisien des années d’après-guerre, les luttes de territoire pour le racket, la prostitution, les jeux clandestins, tout cela évoque Audiard, Gabin, Blier et les chefs d’œuvre de dialogues et d’ambiance de cette époque. Hélas, le ton est bien différent dans ce premier tome qui ne fait que survoler ce que pouvait être Paname et le milieu. Certes, une ou deux décennies ne peuvent se réduire à une atmosphère et un décor précis, mais la profondeur est absente du récit, remplacée par une succession d’anecdotes, de faits d’arme, le tout pour décrire l’ascension fulgurante et opportuniste des frères Zagur. Les années passent uniquement pour établir un palmarès progressif sans réelle âme et sans le ciment (le béton, c’est pour les pieds !) nécessaire pour rendre crédible une histoire. Les personnages en deviennent banals et les exploits insipides. Richard Malka (L’ordre de Ciceron, Section financière) est plus à l’aise de l’autre côté du prétoire et le dessin dynamique et soigné de Frédéric Volante (Shahidas) ne modifie en rien l’impression d’ennui. Dispensable.
Je ne suis pas parvenu une seule seconde à avoir de la sympathie pour cette famille de malfrats. On part d'un évènnement dramatique qu'est le massacre sanglant de Sétif pour nous raconter l'émergence d'une fratrie juive qui a quitté l'Algérie dans les années 50 et qui a pénétré le milieu parisien pour monter dans la hiérarchie du crime organisé. On sait par la première scène qu'ils vont sévir jusqu'à Miami.
Je veux bien qu'il y ait des valeurs comme celle de la famille mais on ne peut adhérer et avoir ne serait-ce que de l'admiration pour des mafieux sans foi ni loi qui n'hésite pas à violer pour le plaisir de se sentir dominant. Il y a comme une ambiance du film oscarisé Le parrain mais sans atteindre le niveau. Malka fait pourtant de son mieux pour nous décrire cette époque violente. Les tournures que prennent l'histoire sont classiques et il n'y aura pas de réelles surprises dans le scénario.
Visiblement, la série a été abandonné. Les conséquences ont été tirées d'une manière ou d'une autre.
Plutôt bon.
On est projeté au coeur du grand banditisme façon "Rocco et ses frères".
Le scénario est bien construit et on a parfois l'impression d'être dans un film de gangsters.
Les dessins sont de qualité.
Bref l'ensemble se savoure avec plaisir pour tous les amateurs de polar.
8/10.