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ien ne va plus pour Masao Okada. Plaqué par sa copine, il vivote grâce à des travaux d’intérimaire. Un jour, envahi par la nostalgie, il entreprend de retrouver son père perdu de vue que sa mère a quitté huit ans plus tôt. Il apprend que Kenzo, son géniteur, a vécu en ermite dans la montagne et découvre sa tombe ainsi que le journal dans lequel il a narré ses années d’isolement. Renouant post-mortem avec cet homme qu’il a toujours déconsidéré, Masao renonce comme lui à un monde moderne dans lequel il ne trouve plus sa place, tout en développant une relation affective avec Mitsuko, l’ancienne protégée de son paternel.
Revoilà Hiroshi Motomiya pour une suite de Je ne suis pas mort dans laquelle il reprend le thème de la précarité et du retranchement d’une civilisation consumériste plus préoccupée par l’argent gagné que par les relations humaines. Cette fois-ci, le récit s’enrichit de ce qu’on peut considérer comme une réconciliation familiale posthume, Masao apprenant à connaître un père qu’il a toujours tenu pour un perdant. Les évènements se calquent sur ceux du précédent volume, malgré quelques différences : marginalisation progressive, rapports tendues avec une famille qui ne voit que l’aspect financier des choses, installation dans la forêt, apprentissage de la vie en pleine nature et réapparition opportune de Mitsuko. De ce fait, l’histoire manque de surprise et la relation qui s’instaure entre Masao et la jeune femme s’avère même particulièrement cousue de fil blanc, voire plutôt mièvre et peu crédible dans ses rebondissements. Cependant, l’ensemble est traité avec une certaine justesse et offre un regard intéressant sur une société vivant à cent à l’heure.
La qualité du dessin de Motomiya, son expressivité et son sens du détail permettent de passer un bon moment et de faire oublier les quelques défauts de l'album.
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