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ille de la muse Melpomène et du cyclope Argès, Prunelle fait sa rentrée à l’école de l’Olympe où elle a pour voisins de classes le turbulent Héraclès et son copain le Minotaure. Très vite, ses camarades chahuteurs l’entraînent dans leurs bêtises et la punition ne se fait pas attendre lorsque le trio commet une énorme bourde. En guise de châtiment, Prunelle, Héraclès et le Minotaure sont chargés d’accomplir plusieurs travaux héroïques. Les voilà donc partis sur les routes antiques pour mener à bien leur première mission : récupérer un des cheveux de la pétrifiante Méduse. Plongés dans l’aventure et face aux nombreuses créatures terrifiantes, les trois amis doivent allier leurs forces et leurs aptitudes pour se sortir de situations délicates, sans soupçonner qu’une force divine vengeresse entend bien leur mettre des bâtons dans les roues.
Avec ses multiples légendes, ses nombreux dieux et son incroyable bestiaire, la mythologie gréco-romaine constitue une formidable source d’inspiration qui ne demande qu’à être exploitée de façon originale. Avec Prunelle, la fille du cyclope, Vicky Portail-Kernel ne s’y est pas trompée et propose un récit résolument ancré dans cet univers. Pour le rendre abordable et plaisant, elle le pare d’une touche humoristique agréable qui ne dénature pas les figures mythiques mises en scène, mais leur confère au contraire un côté plus amusant, voire sympathique pour certaines (Charybde et Scylla par exemple).
Après une rapide présentation des héros et de leur quête, l’histoire prend résolument son élan, multipliant les péripéties et les rencontres, ou encore jouant à l’envi sur les caractères très différents des principaux protagonistes pour créer des situations délicates ou comiques. Il est alors d’autant plus dommage qu’en raison de la légèreté de ton, les vilains récurrents se révèlent aussi bêtes que méchants et qu’à cause de leur faible envergure, le récit manque souvent de suspense. Heureusement, le dessin dynamique de Cédric Kervel, croquant d’attachantes bouilles enfantines, ainsi que sa mise en couleurs lumineuse et vive s’avèrent suffisamment attrayante pour maintenir l’attention en régalant l’œil.
Malgré quelques défauts et facilités scénaristiques, Prunelle, la fille du cyclope constitue une formidable et plaisante initiation à la mythologie destinée aux plus jeunes.
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