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Immergés 2. Oskar Kusch

23/09/2010 10424 visiteurs 7.6/10 (7 notes)

S on surnom, c’est « Grenouille », tant pour ses yeux globuleux que pour sa manie de lire la Bible pendant que les autres se battent pour embrasser la vieille culotte d’Hilda. Mais le jeune homme n’est pas de ce monde. Issu de la petite bourgeoisie allemande, il a été élevé dans une famille protestante dans laquelle le père a su inculquer très tôt à ses enfants les valeurs du national-socialisme. De ces "tendres" années, Oskar a conservé quelques traces, quelques souvenirs des prêches haranguées par le pasteur local, devenu son mentor. Malheureusement, les ersatz de justice qu’il a pu apprendre dans sa vie civile, n’ont plus cours dans un sous-marin, par cent mètres de fond. Lehmann, devenu souffre-douleur d’un équipage au bord de l’implosion, peut en témoigner.

Pour le deuxième tome d’Immergés, c’est un gros plan sur un personnage particulier, presque marginal, que propose Nicolas Juncker. Si ce n’était ses convictions douteuses et son antisémitisme latent, il serait presque possible d’avoir de la sympathie pour ce gamin instruit, qui fait figure d’érudit parmi ses collègues sous-mariniers. Il faut dire que l’Armée a du mal à cultiver les différences. Alors, un copain qui étudie les saintes paroles plutôt que de s’esclaffer à la moindre blague salace ou de jouer à « celui qui a la plus grosse et plus belle… origine aryenne », forcément, ça fait tache. Quant à aller se plaindre auprès de son supérieur du sort réservé à un camarade martyrisé, là, c’est la goutte d’eau qui fait sombrer le navire.

La singularité d’Oskar a pour conséquence un album empli de contrastes. Des dialogues quasi-philosophiques au milieu des flots incessants de « chatte », « cul » ou « prout », une enfance lisse et confortable face à un environnement crade et vulgaire mais surtout des certitudes transformées très vite en désillusions. Nicolas Juncker exploite ces oppositions de façon magistrale, par le classique noir et blanc pour évoquer le passé ou par des planches quasi-muettes quand l’extérieur apparaît enfin derrière l’écoutille. Car à l’intérieur, c’est la souillure, ça suinte, ça vomit, ça jure... Les cases sont engoncées, étriquées, le trait se fait épais, presque sale. Le vieux sous-marin qui s’ébranle et ce sont des onomatopées géantes qui claquent dans la gueule, les feuilles deviennent sonores, assourdissantes.

À ce jeu-là, l’auteur rend une copie remarquable. La fluidité de la narration détonne avec la palette des techniques employées pour stimuler la lecture : utilisations de symboles, passage d’un gaufrier exigu à une pleine page… Si les personnages souffrent de leur enfermement, Nicolas Juncker laisse éclater sa liberté créative.

Rêvons un peu… 19 personnages, 19 histoires. Un premier tome sorti en septembre 2009, le deuxième, un an plus tard. Voilà une bonne raison d'aller rendre visite à son libraire préféré dès la fin des vacances estivales, le sourire aux lèvres. Au moins pour les dix-sept prochaines années.

Lire la chronique du Tome 1

Par L. Gianati
Moyenne des chroniqueurs
7.6

Informations sur l'album

Immergés
2. Oskar Kusch

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L'avis des visiteurs

    laurent5610 Le 28/05/2020 à 17:46:02

    Ouïe chef d'oeuvre !!! Rien à dire d'autre que "à lire, à dévorer" !!!
    Tellement dur de montrer à quel point c'est beau et intelligent, qu'il vaut mieux se taire et le lire ou le re-lire, lire-lire, le relire, le re-re-lire, dans un ordre, une autre et puis recommencer...

    sansache Le 16/12/2010 à 15:49:04

    Incroyable. Tout d'abord, une histoire sur la vie à bord d'un sous-marin allemand capable de sortir des sentiers battus.
    En choisissant (sur les deux premiers tomes) la période qui précède la Seconde Guerre Mondiale, l'auteur s'ôte pourtant la facilité de raconter un torpillage, le pilonnage des grenades sous-marines... scènes efficaces mais vus et revus. Pourtant l'histoire est passionnante. Passionnante parce qu'elle s'interesse aux hommes, aux sous-mariniers plus qu'au sous-marin lui même.
    Mais ce n'est pas tout, le découpage, la mise en case, les bulles, les bruits... tout est rendu à la perfection. Les deux albums fourmillent de trouvailles, d'astuces pour rendre compte de l'ambiance à bord. C'est imaginatif, loin de la bande dessinée à papa sans pour autant tomber dans le côté intello de la nouvelle vague du Neuvième art. A lire absolument.