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ythe ou réalité ? Les mines du roi Salomon attisent encore toutes les convoitises, plus de 300 ans après leur présumée découverte par un explorateur portugais. À la fin du XIXe siècle, Neville Curtis organise une expédition pour essayer de mettre la main sur les diamants mais, rapidement, il ne donne plus signe de vie. Son frère, Henry, flanqué du capitaine Good, décide de partir à sa recherche au nord du Transvaal, en Afrique du Sud. L’aventure est périlleuse et un seul homme semble capable de les aider à mener à bien cette mission, Allan Quatermain. En échange de la moitié du butin et d’un avenir assuré pour son fils, ce dernier accepte de les accompagner.
Première surprise, le titre du diptyque. Allan Quatermain et les mines du roi Salomon semble respecter à la lettre le roman de Sir Henry Ridey Haggard. Pas de vampire, pas de monstre sous-marin sorti du fond des âges… Il faudra chercher ailleurs l’élément fantastique pourtant promis par le concept de la collection « 1800 ». La fidélité va bien au-delà de la couverture. Quatermain est un chasseur hors-pair, un baroudeur courageux, mais c’est également un être torturé, cupide, empli de préjugés envers les populations noires qu’il considère comme inférieures. Le héros est ainsi beaucoup plus proche de l’opiomane de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires que d’un Indiana Jones. Concernant l’histoire, Dobbs ne rajoute aucun artifice, aucun élément extérieur, pas même un personnage féminin, comme ce fut le cas dans la plupart des adaptations cinématographiques.
Le dessin de Dim D. parvient à restituer les ambiances africaines de la fin du XIXe siècle, notamment grâce une colorisation parfaitement maîtrisée. Très à l’aise dans les décors, que ce soit dans les rues et dans le port du Cap, ou en pleine savane (ah ! la partie de chasse à l’éléphant…), il l’est également avec l’ensemble des acteurs, dont Quatermain, au visage marqué par ses aventures passées.
Les deux auteurs réalisent une bonne entrée en matière pour un récit qui, pour l'heure et plutôt que dans l'inégale collection 1800, aurait tout aussi bien pu trouver sa place dans la collection « Noctambule »..
Avis positif. L'histoire se lit en deux tomes. Il y a de l'aventure dans un décor africain à couper le souffle. J'ai passé un bon moment. Lisez les.
Le scénariste Dobbs rend hommage, dans le cadre de cette très bonne collection 1800, au roman d’Henri Rider Haggard. Il choisit de le faire en respectant assez scrupuleusement le roman, loin des effets romancés et spectaculaires des adaptations d’Hollywood.
On va suivre le récit par la voix off d’Allan Quatermain, procédé qui installe une certaine distance avec le récit : on ne s’immerge pas pleinement dans le récit, on reste un peu spectateur. Toutefois ce choix n’enlève rien à la qualité de la narration qui va rapidement poser la problématique (une expédition pour retrouver le frère d’un riche lord anglais), nous permettre d’assister à la préparation de l’expédition et finalement le voyage vers une mystérieuse cité au cœur de l’Afrique.
Ce voyage est bien décrit mais aucun évènement marquant n’intervient pour faire grimper la tension, donner un souffle épique à l’aventure. On n’en profite pour mieux connaître les personnages mais, comme le récit est réaliste et que nous sommes en plein cœur de la colonisation, ils ne sont pas obligatoirement sympathiques. Toutefois la fin du tome avec l’arrivée dans la cité et une découverte concernant un des « boys » de l’expédition va très intelligemment faire grimper l’intérêt et regretter de ne pas avoir sous la main la suite de ce diptyque.
Le dessin réaliste de Dim « colle » bien au récit. Il est efficace, reflète bien l’atmosphère et nous propose des personnages bien identifiés. On peut lui reprocher (je ne sais pas trop comment exprimer mon ressenti) un aspect « brouillon » par moment, impression peut être due à un aspect trop sombre.
Un premier tome qui certes manque un peu de rythme, mais installe efficacement le récit et les personnages laissant présager d’une suite bien plus tendue.