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Monkey bizness 1. Arnaque, banane et cacahuètes

16/09/2010 9345 visiteurs 7.0/10 (2 notes)

A mateur de dessins chiadés et de contenu un tant soit peu intelligible, passe ton chemin. Adolescent boutonneux amateur de bêtise abyssale, n’hésite pas : c’est du lourd (dans tous les sens du terme) et surtout très con. Il convient de préciser que l’adolescent attardé y trouvera aussi son compte. Ce préalable nécessaire passé, si vous faites partie de la deuxième catégorie, et uniquement de celle-là, vous pouvez tenter de découvrir cet univers si particulier développé par les auteurs. Le monde est aujourd’hui aux mains des animaux qui semblent les dignes successeurs de ceux qui les ont précédés dans ce rôle : les humains, qui ont grillé leur dernière cartouche (vous saurez pourquoi en lisant l’album) et sont parqués dans une « Human reserve » qui est aussi une « radioactive zone ». Le décor étant planté, il reste aux créateurs, tel Dieu au sixième jour, à y mettre des héros. Ils opteront pour Jack Mandrill le babouin et Hammerfist le gorille. Voilà qui en jette !

Donc, notre sympathique duo tout aussi alcoolisé que décérébré, s’en va semer le chaos à Los Animales, ville tenue par un maire dépravé qui n’en semble pas moins décidé à éradiquer cette racaille qui met à mal son autorité (une échéance électorale en vue ?). Pour ce faire, tous les moyens sont bons, mais les deux compères ont ce côté irréductible qui va permettre au mécanisme de se répéter à l’envie… Alors, il est certain que toutes les séquences ne sont pas d’exception, mais certaines sont excellentes. Encore faut-il que la compatibilité mentionnée en introduction soit respectée pour que cela fonctionne. Un petit test pourra vous éclairer sur ce point. Soit, d’une part, X, un protagoniste caché sous un buisson qui ne peut bouger sous peine de se faire repérer. Soit, d’autre part, Y, un ennemi, qui se dirige vers ledit arbrisseau sous lequel est allongé X pour y pisser négligemment. Selon votre réaction quand vous verrez la mare d’urine s’étendre dangereusement vers l’emplacement où est allongé X, vous savez si cet album est fait pour vous, ou pas. Voilà, tout est dit, ou presque. Il est à noter que lors d’un flashback explicatif (dans un noir et blanc de circonstance), les auteurs ont convié quelques guest stars à une petite sauterie : le Président Eskrozy, ainsi que les leaders de la Corée du Nord « nous avons un programme similaire » et de l’Iran « dites-moi, il vous reste de cet excellent champagne ? ».

Monkey biznezz confirme la singularité de la maison d’édition Ankama qui, avec des fortunes diverses, s’immisce dans un créneau peu prisé à une époque parfois un rien aseptisée. Un dessin tout pourri en façade, mais non exempt de signes qui montrent une réelle maîtrise (de celle des bancs du collège), des dialogues souvent savoureux, portés par une construction pas si bordélique qu’elle voudrait en avoir l’air, bref, un truculent joyeux merdier pour celui disposé à rire bêtement.

Par F. Mayaud
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Monkey bizness
1. Arnaque, banane et cacahuètes

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